« L’optique et l’opticien sont depuis longtemps entrés dans le 21ème siècle », par Yves Guénin, secrétaire général d’Optic 2000

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Par Rédaction Modifié le 13 juillet 2018 à 13h01
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1200Le réseau Optic 2000 compte plus de 1200 magasins

Yves Guénin est le secrétaire général de la première enseigne d’optique en France, Optic 2000. Il a vu le domaine et le métier se moderniser, et entrer de plain-pied, il y a déjà longtemps, dans le 21ème siècle. Portrait, par un connaisseur, d’un secteur résolument de son temps.

Quand vous avez pris la tête du réseau Optic 2000, l’an 2000 était encore loin… Considérez-vous que ce soit un cap que vous avez franchi avec succès ?

Oui, Optic 2000 a passé sans encombre le cap… de son appellation ! En conservant son caractère novateur et moderne, qui à l’époque de sa création à la fin des années 60, avait guidé au choix de ce nom tourné vers l’avenir. Il reste intrinsèquement attaché à la marque, malgré notre passage au 21ème siècle. En 2018, Optic 2000 conforte sa place de leader sur le marché de l’optique en France, tant en termes de nombre de magasins (ils sont près de 1200 sur le territoire), que de parts de marché. Sans doute, entre autres, parce que nous n’avons jamais cessé d’innover.

Pensez-vous que le secteur de l’optique peut être qualifié de moderne ?

L’optique, et l’opticien, sont depuis longtemps entrés dans le 21ème siècle ! L’aspect technologique en est une illustration parlante. Le web, et les nouvelles technologies sont en effet totalement intégrées à notre métier. Par exemple, dans nos nouveaux magasins, qui font la part belle au digital, des tablettes et écrans tactiles permettent aux clients d’utiliser des applications dédiées d’essayage virtuel, ou encore de visagisme. Ces derniers accèdent ainsi à une offre très large et à un service à la fois ludique, innovant… et utile ! L’opticien quant à lui dispose d’outils de prises de mesure sur tablettes, modernes et extrêmement précis.

Et sur le web ?

Le e-commerce n’est pas en reste : cela fait plus de 6 ans que nous proposons un site de vente en ligne, qui s’appuie sur le modèle du web-to-store… qui n’a jamais été autant d’actualité. L’achat se fait en ligne, et le retrait en magasin, pour que le client continue à bénéficier des réglages, des conseils, et de l’accompagnement de l’opticien.
Tous ces outils sont développés, et conçus, pour répondre aux attentes et modes de vie actuels de nos clients, et améliorer autant leur expérience que la qualité de service. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont du sens. Nous réfléchissons et mettons en œuvre les moyens de tirer parti du meilleur des deux mondes, web et physique, toujours dans l’intérêt des porteurs d’équipements visuels. Je crois pour ma part beaucoup au cross-canal, et nos résultats en la matière semblent nous donner raison sur ce sujet.

Quelles sont les pistes d’innovation qui restent à explorer ?

En termes de services comme de produits, le champ des possibles reste large. Les objets connectés par exemple vont nous offrir de belles opportunités d’innovation dans les mois et les années à venir. En avril, Optic 2000 a commencé la commercialisation des premières lunettes connectées dédiées à la prévention de la baisse d’attention et de l’endormissement au volant, que nous avons codéveloppées avec la start-up Ellcie-Healthy. Des capteurs sur la monture surveillent les signes précurseurs de l’endormissement (clignement des yeux, bâillements, micro-chutes de tête…), et alertent le conducteur si besoin, par des signaux visuels et sonores. Quand on sait que l’endormissement est la première cause d’accident sur autoroute, je pense que nous là un bel exemple d’innovation technologique mis au service d’une vraie cause d’utilité publique. C’est un marché émergent, qui, j’en suis persuadé, va se développer autour de nouveaux services et applications possibles.
Mais l’innovation ne passe pas forcément que par la technologie. Car se moderniser, c’est surtout, de façon plus générale, prendre en compte les nouveaux enjeux de la relation client, et les attentes et besoins de ces derniers.

Quelles sont ces attentes ? Et comment y répondre concrètement ?

Je crois que la première d’entre elles, est celle, bien légitime, de la qualité des services et des produits. Ce n’est pas nouveau, me direz-vous peut-être, mais cela n’a jamais été autant d’actualité. Et dans notre secteur, où l’accès aux soins s’avère difficile, l’autre grande attente est celle de l’accessibilité. Dans ce contexte, l’opticien du 21ème siècle est celui qui est capable de mettre à la disposition de ses clients un service professionnel, accessible à tous donc, des outils innovants mais surtout utiles, et des équipements visuels à des prix abordables.
Chez Optic 2000, ces exigences constituent la base de notre stratégie. Autour de ce socle, nous tentons de continuer à proposer des choses nouvelles, qui deviendront peut-être les normes de demain… Nous avons par exemple mis en place depuis quelques temps un système de vente en pharmacie, qui repose sur un partenariat entre l’officine et l’opticien. Celui-ci s’engage à y être présent au moins une demi-journée par semaine, et les clients accèdent à des produits de qualité, à petits prix, dans un espace facilement accessible et qu’ils fréquentent habituellement. Nous proposons également désormais un service de visite à domicile. Sur rendez-vous, l’opticien se rend chez les personnes âgées, isolées ou ne pouvant se déplacer, pour leur offrir les mêmes prestations, et les mêmes prix, qu’en magasin. Car la vocation des opticiens de santé, c’est avant tout la santé visuelle de leurs clients !

Et qu’en est-il de la dimension éthique, qui fait partie aussi des enjeux phares du 21ème siècle ?

C’est une dimension essentielle en effet, que l’on regroupe généralement, mais de façon impropre, sous le terme « RSE », et qui fait autant partie des attentes des consommateurs d’aujourd’hui, que de notre responsabilité d’acteur économique et social.
Pour ce qui est d’Optic 2000, notre engagement en la matière est déjà très ancien… Nous vendons par exemple, au travers de notre offre « Mode in France » notamment, 21% de lunettes fabriquées en France, grâce à un partenariat de long terme avec les lunetiers du Jura. Nous contribuons ainsi à maintenir, sur la durée, les savoir-faire et les emplois locaux. Tout en proposant à nos clients une offre de qualité, et des produits traçables, ce qui correspond à leurs attentes. Plus généralement, nous menons une politique RSE élargie qui va de la gestion responsable de nos points de vente, à la gestion de nos déchets. Critères pour lesquels nous avons d’ailleurs récemment reçu deux trophées R Awards du Club Génération Responsable. Autant d’engagements, et surtout d’actions bien concrètes, qui nous permettent d’envisager sereinement les enjeux des décennies à venir !

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