60 % des cadres parisiens sont prêts à réduire leur salaire pour aller vivre en province

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Par Laure De Charette Publié le 29 août 2017 à 10h52
Metro
68 %68% des cadres parisiens dénoncent les temps de transports comme raison première de leur insatisfaction.

Logements trop chers, pollution, stress : une majorité de cadres parisiens souhaite aujourd’hui quitter Paris pour Bordeaux, Nantes ou encore Lyon. Leur but ? Améliorer avant tout leur qualité de vie et leur bien-être quotidien.

Pas contents

Paris, la plus belle ville du monde ? Si la réponse est souvent oui pour de nombreux touristes, les choses se corsent quand la question est directement posée aux Franciliens. C’est en tous cas ce que révèle l’étude annuelle de Cadremploi sur les villes préférées des cadres parisiens.

La situation des cadres parisiens ne s’est pas améliorée depuis la dernière édition de l’étude Cadremploi en septembre dernier. Bien que certains lui reconnaissent l’accessibilité rapide à tous les services (53%), l’intérêt de leur job (49%) ou encore la vie culturelle (49%) qu’offre Paris, la vie parisienne ne fait définitivement plus rêver : 55% des personnes interrogées ne sont aujourd’hui pas satisfaites de leur vie actuelle.

Face à des infrastructures parfois vétustes, des retards réguliers ou des embouteillages intempestifs, 68% des cadres dénoncent les temps de transports comme raison première de leur insatisfaction. Ce chiffre monte sans surprise à 84% chez les habitants de banlieues et à 76% chez les personnes avec deux enfants. Pour 7 cadres sur 10 le temps de transport est en effet de plus d’une heure pour un aller /retour.

Source de stress, la durée des trajets quotidiens est suivie par le coût de la vie (55%) et les problèmes de logement (53%) sur le podium des points de mécontentement, en particulier chez les personnes vivant dans Paris intramuros (respectivement 72% et 67%).

La tentation de la province

Face aux contraintes de la vie parisienne, 80% des cadres interrogés envisagent sérieusement une mobilité régionale ; une tendance qui se confirme notamment auprès des personnes en couple, locataires et avec un enfant. Ce désir de changement de vie semble d’ailleurs pressant pour une majorité d’entre eux puisque 94% souhaitent faire leurs valises d’ici cinq ans, dont 40% dans moins d’un an.

Afin de concrétiser cette envie, 90% des cadres sont prêts à d’importantes concessions pour vivre et travailler en région : 56% accepteraient une baisse de salaire, dont 58% sacrifieraient 5 000 euros annuels brut, soit 10% de leurs revenus. En toute logique, il s’agit d’une tendance particulièrement forte chez les hauts revenus puisque 68% des cadres prêts à concéder une baisse gagnent plus de 90 000 euros par an. D’autres accepteraient une reconversion professionnelle (48%) ou un niveau de poste moins élevé (35%).

En revanche, les cadres se révèlent plus prudents quand il s’agit de l’organisation familiale : 41% des sondés souhaiteraient en effet dans un premier temps partir seuls et attendre la fin de leur période d’essai pour emménager avec l’ensemble de leur famille.

En termes d’installation immobilière, 34% des cadres propriétaires seraient prêts à vendre leur résidence pour acheter en région. Du côté des locataires, 23% stopperaient leur location parisienne pour louer un autre bien tandis que 18% se laisseraient tenter par un achat, les prix en province étant plus intéressants qu’en région parisienne.

Bordeaux, Nantes ou Lyon

La capitale girondine est une nouvelle fois plébiscitée par 6 cadres parisiens sur 10 (58%), devant Nantes (43%) et Lyon (40%), Toulouse (32%) et Montpellier (27%). Paris se fait quant à elle doubler par Brest (7%) et Rouen (8%), et ferme ainsi la marche du podium des villes préférées des cadres, en remportant seulement 6% des suffrages.

Si Bordeaux attire particulièrement les cadres pour son dynamisme économique (65%), la ville du Sud-Ouest répond également à de nombreux critères mis en avant par les sondés lorsqu’ils sont interrogés au global sur leur choix et leur désir de changement : 91% recherchent un meilleur cadre de vie (nature, mer, montagne), 67% un équilibre vie professionnelle/vie personnelle, 48% un climat ensoleillé, et 39% des prix attractifs en termes immobilier.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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