Le cœur artificiel : un progrès pour l’humanité, un défi pour la politique

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Par Michael Miguères Publié le 7 février 2014 à 6h30

Il y a un mois a eu lieu ce qui nous a été présenté comme une grande avancée pour la médecine : l’implantation d’un cœur artificiel. Plus qu’une avancée dans la médecine, c’est une véritable révolution dans l’histoire de l’humanité : pour la première fois, un être humain vit avec un cœur qui n’est pas un cœur humain.

C’est un évènement sans précédent qui nous montre que de la réalité à la science-fiction il n’y a qu’un pas. Les médias ont certes couvert l’évènement mais tout ce que cette avancée implique n’a pas encore été assez débattu. En effet, cette opération ouvre la porte à un homme augmenté et à des questions politiques immenses. L’un des organes les plus complexes et de surcroît le plus vital qui soit à réussi à être fabriqué à partir de matériaux non humains et permet aujourd’hui à un homme de continuer à vivre. Le professeur Alain Carpentier, auteur de cette avancée fondamentale, a dû se battre pour que cette intervention ait lieu en France. Chirurgien cardiaque de génie, il a notamment développé dans les années 1970 des valves cardiaques qu’il a été contraint de confier à des entreprises américaines faute de soutiens financiers nécessaires en France. Sa ténacité et son attachement à son pays d’origine ont permis que la fabrication du cœur et le déroulé de l’opération se situent en France.

Dans ce domaine comme d’autres, la gauche au pouvoir a mené une politique contraire à l’attractivité et à l’émancipation de nos talents. L’arbre du succès de Carmat, l’entreprise à l’origine du cœur artificiel, ne doit pas cacher la forêt de génies qui partent. L’innovation est en péril dans notre pays, nos forces vives s’en vont et les mesures politiques décourageantes s’accumulent. Si les médias ont tant insisté sur le fait que cette réussite soit française, c’est que nous avons pris la terrible habitude de laisser partir tous nos talents qui préfèrent partir à l’étranger et profiter de meilleures conditions de recherches, de meilleures conditions fiscales et d’une aide que la France ne leur fournit pas.

Le Président a certes emprunté un virage sémantique dans son dernier discours, mais qui ne lui donne pas plus de capacités de s’extirper de la mauvaise politique économique qu’il administre à la France depuis plus de 18 mois. Donner raison a posteriori à l’opposition ne fait pas de lui un meilleur gouvernant pour autant.

Une humanité qui progresse c’est une société qui change

Si tous les responsables politiques ont mis en lumière l’origine française de cette réussite, très peu se préoccupent d’en identifier les conséquences et les défis politiques. Grâce aux progrès de la médecine nous allons vivre plus longtemps et en meilleure santé, et cette longévité bouleversera les systèmes de travail, de logement, de retraite. Cette amélioration nous oblige à revoir en profondeur le fonctionnement de nos sociétés.

Le financement des moyens de subsistance va très vite devenir une question cruciale et va nous amener vers des formes d’emploi et de travail différenciées et des travailleurs qui seront en emploi à 75 ans et plus. C’est une véritable économie du troisième et du quatrième âge qui va se développer avec le secteur des services à la personne, une nouvelle économie de la santé, qui s’amorce déjà avec la Silver Economie. Chaque personne aura la possibilité de vivre mieux plus longtemps grâce notamment à la médecine préventive. Il faudra financer ces nouveaux cadres de vie et convaincre les entreprises de se lancer dans ces secteurs de croissance. Ne pas y réfléchir dès aujourd’hui, ce serait rater à nouveau une chance, rater un nouveau virage pour développer notre économie et s’assurer de notre souveraineté économique et sociale.

Ce bouleversement de nos durées de vie doit nous obliger à repenser notre système de retraite. Avec l’allongement de la durée de vie, il est nécessaire de le réformer, car un système qui n’est pas capable de se financer est irrémédiablement voué à disparaître.

L’augmentation de la durée de vie implique aussi, automatiquement, l’augmentation de la démographie et des problèmes de logement, sur lesquels nous devons nous pencher dès maintenant. Les politiques sur l’accompagnement et la dépendance doivent être pensées dès aujourd’hui. Nous estimons que c’est une question cruciale qui se doit d’être traitée avec lucidité car une société qui ne prend pas soin de ses aînés est sans aucun doute une société indigne.

Nous croyons fortement que c'est le destin de la France de prendre la tête de ces avancées, car nous ne pouvons donc pas rester une zone technologique de troisième plan derrière les Asiatiques et les Américains, qui déjà se lancent dans cette nouvelle aventure repoussant les limites de l’espérance de vie. L’aventure du professeur Carpentier ne doit pas rester unique pour la France, elle doit encouragee nos jeunes, nos chercheurs, nos entrepreneurs, les rassurer sur les atouts de notre pays, sa capacité à porter de grandes ambitions technologiques.

Michael Migueres
Secrétaire National de l'UMP

Jonas Haddad
Secrétaire National de l'UMP

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