La guerre des opérateurs télécoms ne se joue pas uniquement dans le privé où elle est caractérisée par une guerre sur les prix qui a fait chuter le prix de l’abonnement pour les Français. Les services aux entreprises sont également visés et là c’est Orange, l’opérateur historique, qui est attaqué. Contre lui se sont ligués SFR, Verizon et British Telecom (BT).
Un abus de position dominante reconnu par l’Autorité de la Concurrence
L’affaire remonte à 2015 comme le rappelle L’Express qui dévoile cette nouvelle bataille entre les opérateurs le 9 mai 2017. Cette année-là Orange était condamnée à une amende de 350 millions d’euros pour pratiques anticoncurrentielles et abus de position dominante dans les offres dédiées aux entreprises. Des pratiques qui duraient depuis le début des années 2000.
Parmi elles, notamment, des offres de fidélisations dans les abonnements mobiles et fixes qui ont permis à Orange de rester le numéro 1 du secteur avec près de deux tiers du marché. SFR ne détient, lui, que 20 % du marché des professionnels et Bouygues 6 %. Autant dire qu’Orange n’est pas près de voir sa position de leader être compromise par ses concurrents.
Mais ces derniers ont décidé, en particulier SFR, de faire les comptes et de demander réparation pour un marché important qu’ils ont vu filer entre leurs doigts.
2,7 milliards d’euros réclamés à Orange par trois opérateurs
L’opérateur SFR a donc porté plainte tout comme BT et Verizon auprès du tribunal de Commerce de Paris, dévoile L’Express. Au total, les trois opérateurs réclament 2,76 milliards d’euros à l’opérateur historique, somme qu’ils jugent être le manque à gagner lié aux pratiques anticoncurrentielles.
La plus grosse part du gâteau, c’est SFR qui la veut : à lui seul, l’opérateur de Patrick Drahi réclame 2,4 milliards d’euros contre 215 millions pour Verizon et 150 millions pour BT. SFR a largement revu à la hausse sa demande : en 2016 l’opérateur réclamait 512 millions d’euros à l’opérateur historique mais le groupe a refait ses calculs et multiplié par plus de 4 la somme.
Orange ne semble toutefois pas inquiet, d’autant plus que les pratiques anticoncurrentielles ont déjà été sanctionnées et qu’il est tout à fait logique que les opérateurs lésés demandent réparation. Mais la somme demandée par SFR pourrait être largement revue à la baisse : « SFR nous a habitués à des demandes prohibitives dans le passé qui n’ont jamais été suivies d’effet » a sobrement commenté un porte-parle de l’opérateur historique.