L’agroécologie : l’agriculture de demain

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Par Krystel Valaydon Publié le 26 novembre 2018 à 5h15
Salaire Moyen Agricultueurs 2016 2
10 MILLIARDSEn 2050, 10 milliards d'humains peupleront la planète, soit 30% de plus qu'aujourd'hui.

Les acteurs agricoles commencent à repenser leurs modes de production et le principe de l'agroécologie bourgeonne dans les esprits. Un concept reposant sur l’exploitation de la nature et de ses capacités de renouvellement pour cultiver la terre, tout en préservant l'environnement. Une vraie réponse apportée aux exigences climatiques, que des technologies nouvelles peuvent soutenir.

Une mutation des habitudes alimentaires

En 2050, 10 milliards d’humains peupleront la planète, 30% de plus qu'aujourd’hui. Une population mondiale dont les habitudes alimentaires sont alarmantes en termes de sécurité nutritive, de santé et de climat. Selon l’OMS, elle se nourrit deux fois trop en protéine et trois fois trop en sucre par rapport à ses besoins.

La surconsommation et l’utilisation d’intrants dans les productions agricoles sont les ricochets d’une activité agroalimentaire qui a augmenté plus rapidement que la hausse de la population ces vingt dernières années. Au point que les quantités produites suffiraient à nourrir l’ensemble du globe.

On observe un sursaut des consciences des consommateurs, qui souhaitent répondre aux défis alimentaires sans nuire à l’environnement et en préservant leur santé. Ils le manifestent à travers un changement progressif de leurs modes de consommation. Égaré dans un monde industrialisé et conscient des menaces qui pèsent sur les ressources naturelles, le consommateur perd confiance dans le contenu de son assiette. Se nourrir n’est plus un simple besoin physiologique, c’est aussi un contrôle qualité des aliments.

Produire mieux pour rompre la fracture alimentaire

Le consommateur porte un intérêt personnel à la nutrition (bénéfice santé, goût, origine des produits) car les pathologies inhérentes aux pesticides ne sont plus un secret : Alzheimer, troubles de la fertilité, troubles hormonaux, etc. Il y porte également un regard d’intérêt collectif en se préoccupant de la place déchue des agriculteurs dans la chaîne de valeur, des impacts de l’industrie agricole sur l’écosystème et de la traite animale.

Face à cette évolution des comportements et ces évidences criantes, les acteurs du secteur agricole reconsidèrent peu à peu leurs pratiques. Les entreprises agroalimentaires prennent des initiatives sociétales et environnementales pour promettre aux consommateurs une transparence et une traçabilité de leurs activités. Ces préoccupations ont ainsi permis à l’industrie du bio de connaître son apogée, à l’agriculture verticale (ou urbaine) de se développer comme c’est le cas à Châtenay-Malabry (92) avec les 20 hectares de l'éco-quartier LaVallée, et de faire émerger des tendances telles que le végétarisme ou le flexitarisme (limiter sa consommation de viande sans être exclusivement végétarien).

Une partie des agriculteurs repensent leurs pratiques agricoles pour un accès à une alimentation plus saine et pour favoriser la biodiversité. Une conception proche de l’agroécologie. Une réponse aux besoins de demain car l’agroécologiepourrait nourrir l’intégralité de l'Europe d’ici 2050 et offrirait une alimentation durable pour ses 350 millions d’habitants(selon l’étude de l'IDDRI du 13/09).

L’agroécologie : l’agriculture de demain

Les institutions internationales telles que l’ONU appellent à une mobilisation générale (consommateurs, coopératives, industries) pour soutenir l’agroécologie car les agriculteurs n’y arriveront pas seuls.

Mais qu’est-ce que l’agroécologie ? Cette solution repense les méthodes de production agricole pour qu'elles soient plus respectueuses de l'environnement et pour garantir à tous de vivre durablement mieux. Les prémisses de l’agroécologiesont de produire, consommer, recycler et rendre le sol vivant.

Un de ses fondements est d’assurer la fertilité du sol en exemptant la terre de l’aridité. La couverture végétale permanente (plantes, paille) amorce le cycle de l’azote et produit de la biodiversité : vers de terre, acariens, araignées sont des indicateurs de bonne santé du terrain. Des sols vivants nourris par l’humus et l’azote redonnent une place centrale à la biotransformation et aux activités biologiques. L’agroécologie impulse les réserves en eau et favorise la production agricole. C’est un cercle vertueux puisque cultiver signifie couvrir les sols par la végétation et les protéger de la sécheresse. L’agroécologie situe l'agriculture au cœur de ses croyances, en l’agençant comme un réservoir de nature diminuant le recours aux pesticides. Ces produits jailliraient comme les soldats du feu : ponctuellement et si nécessaire.

Avec l’agroécologie, il n’est pas question de retour dans le passé mais bien un retour à la raison.

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Krystel Valaydon est consultant freelance - Diplômée en communication et en droit public, elle bénéficie de 8 ans d’expérience dans le domaine de la communication, dans les milieux privé et parapublic.

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