La grève à Air France va t-elle coûter son poste à Alexandre de Juniac, le PDG de la compagnie aérienne ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais le mouvement entamé par les pilotes commence à porter ses fruits.
Un patron en position de difficulté
Des négociations complètement bloquées, des passagers excédés, des millions d'euros de perte… La grève des pilotes d'Air France, entrée dans sa deuxième semaine, semble ne pas connaître d'issue favorable. La direction a pourtant fait de sérieuses concessions : suspension jusqu'en décembre du projet de Transavia Europe, la filiale low cost d'Air France, qui avec le passage de 14 à 37 avions pour Transavia France, est à l'origine du conflit.
Les syndicats espèrent même un abandon pur et simple du projet de filiale à bas coût pour l'Europe. D'ailleurs, Alexandre de Juniac ne s'y oppose plus, comme il l'a confirmé au JT de France 2 ce lundi 22 septembre. « À contre-cœur », bien sûr, et « il est trop tôt » pour évoquer l'abandon… mais le rapport de force des pilotes est clairement dans leur camp. Et ils ne vont pas manquer de pousser leur avantage : les syndicats explique que le PDG a perdu « définitivement » la confiance des pilotes et des personnels.
Des syndicats intraitables
Il est pourtant temps que la grève s'arrête. Celle-ci coûte « jusqu'à 20 millions d'euros par jour », estime Juniac, qui se désole de voir Air France plonger de nouveau alors que la compagnie sortait justement la tête de l'eau. « C'est vraiment triste, c'est vraiment dommage », conclut-il. Ce projet de Transavia Europe représente un investissement d'un milliard d'euros pour l'entreprise, qui compte sur le développement du transport low cost pour rester compétitive.
La direction de la compagnie aérienne est soutenue par le gouvernement et Manuel Valls, qui appelle à une reprise rapide de l'activité. Air France-KLM prévoit une légère amélioration du trafic pour ce mardi, avec des vols assurés à 48% contre 41%.