La « taxe Chirac », instaurée en 2006 et qui frappe les billets d’avion, ne fait pas l’unanimité chez les compagnies aériennes qui l’appliquent. L’association dont les abonde les caisses n’utilise pas tout l’argent qu’elle recueille par ce biais, sans oublier les coûts sur la compétitivité.
Aujourd’hui, une compagnie aérienne est obligée de suivre la moindre dépense à la trace : la concurrence dans le secteur est féroce et le moindre sou est scruté à la loupe. La taxe Chirac, voulue par l’ancien président de la République comme universelle, n’est en fait véritablement appliquée que dans une poignée de pays, chez une poignée de compagnies aériennes.
Les billets d’avion ponctionnés
Dans les faits, seuls 9 pays appliquent véritablement cette ponction — dont le Cameroun, le Chili, le Niger, la Corée du Sud ou encore la France. Une trentaine de pays s’était pourtant porté volontaire, mais les bonnes volontés se sont rapidement émoussées avec le temps… jusqu’à ce que l’on rebaptise cette initiative en « taxe Air France ». Et c’est bien là le problème.
La compagnie aérienne a demandé au gouvernement d’être relevée de ses obligations sur la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France-KLM, a adressé un courrier en ce sens au ministre des Finances ainsi qu’aux différents secrétaires d’État en charge du dossier.
Une taxe qui pèse sur la compétitivité
Il explique que la taxe Chirac grève la compétitivité de l’entreprise : elle représente en effet 90 millions d’euros, un manque à gagner qui pèse alors que la compétition mondiale fait rage et que les autres entreprises du secteur n’appliquent pas cette taxe. Le fruit de la récolte part directement dans les caisses de Unitaid, qui lutte contre les pandémies. Or, cette association n’utilise pas tous les fonds qu’elle reçoit.
Unitaid dispose d’une réserve financière de 706 millions de dollars, tandis que sur la somme récoltée depuis 2006 (soit 2,2 milliards), seul 1,4 milliard a véritablement été dépensé. Cette cagnotte suffirait à financer les projets de l’association pendant cinq ans, juge Air France-KLM. De fait, la compagnie pourrait arrêter d’abonder le fonds.
