Allemagne : finances publiques à l’équilibre en 2015

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 3 juillet 2014 à 10h11

Voilà près de 50 ans que ce n'était pas arrivé. Mercredi 2 juillet 2014, une date à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire non seulement de l'Allemagne, mais des pays développés, le conseil des ministres allemand a adopté le projet de budget 2015. Un projet qui prévoit tout simplement un équilibre parfait des finances publiques, avec même un léger "bénéfice" (on parle d'excédent) de 200 millions d'euros.

C'est une première historique, même si l'Allemagne était déjà un excellent élève, avec un déficit de "seulement" 6 milliards prévu pour 2014. Nous expliquions également en mars dernier qu'à partir de l'an prochain, l'Allemagne n'emprunterait plus d'argent. Mais la vraie révolution, c'est que ce budget à l'équilibre pour 2015, cela faisait déjà deux ans que le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, l'annonçait. Et si ses prévisions continuent à se réaliser, les années 2016 et 2017 devraient être encore plus surprenantes : en effet, le budget fédéral pourrait dégager plus de 5 milliards d'euros d'excédent en 2016, et près de 10 milliards en 2017 !

L'Allemagne bénéficie des taux d'intérêt les plus bas au monde

On est très très loin des prévisions françaises, qui non seulement ne se réalisent jamais, mais en plus nous font creuser chaque année un peu plus le fossé de la dette : le déficit public français est ainsi de 88 milliards pour 2013, et le chiffre officiel pour 2014 parle encore de 82 milliards de déficit, alors même que le premier trimestre a été beaucoup plus mauvais que prévu.

L'Allemagne, dont la dette dépasse les 2000 milliards d'euros (la France devrait franchir ce seuil en juillet 2014, si ce n'est pas déjà fait), mais qui ne représente "que" 78 % de son PIB contre près de 96 % pour la France, va pouvoir rembourser sa dette publique de manière accélérée. Le but est de repasser sous la barre des 70 % en 2017, quand la France espère redescendre sous la barre des 100 % à la même date... A noter tout de même que le travail d'optimisation du budget allemand est facilité par le niveau très bas des taux d'intérêt exigés de l'Allemagne pour emprunter sur les marchés. La charge de la dette, outre-Rhin, ne pèsera que 27 milliards d'euros en 2015, contre plus de 46 milliards d'euros pour la France en 2015, soit quasiment le montant de l'impôt sur le revenu !

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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