Du jamais vu à l'échelle européenne. Bruxelles a infligé la plus grosse amende de son histoire à Google, qui en abusant de sa position dominante dans le secteur des systèmes d'exploitation mobile, va devoir payer 4,3 milliards d'euros.
Android équipe plus de 80% des smartphones vendus sur le marché européen et mondial. Une situation de position dominante qui ne pose pas de question, sauf quand il y a un abus et d'après la Commission européenne, Google s'est bel et bien rendu coupable de ce péché ! Bruxelles retient trois griefs contre l'entreprise américaine. D'une, elle a obligé les constructeurs de smartphones à préinstaller dans leurs smartphones l'application Search, qui permet de rechercher sur internet. De deux, Google a empêché les fabricants de vendre des appareils sous d'autres systèmes d'exploitation à partir du moment où ces derniers commercialisaient des terminaux sous Android.
Incitation financière
Enfin, le moteur de recherche a financièrement incité les constructeurs et les opérateurs mobiles à préinstaller Search dans leurs appareils, en exclusivité, et au détriment de la concurrence. Google a 90 jours pour cesser ces pratiques, mais l'entreprise a fait appel. Selon elle, les constructeurs ont toute latitude pour ne pas installer ses applications et ses services ; mais ils sont très populaires auprès des utilisateurs, qui comprendraient mal pourquoi ils ne peuvent accéder à la boutique d'applications Play Store, ou encore se servir des cartes de Google Maps.
Précédent record
Ce n'est pas la première fois que Google est dans le viseur de la Commission européenne. En juin 2017, le régulateur avait infligé une amende de 2,4 milliards d'euros pour un autre abus de position dominante : l'entreprise favorisait en effet l'affichage des liens de son propre comparateur de prix, là aussi au détriment de la concurrence. Cette nouvelle affaire ne va pas certainement pas aider à apaiser les relations entre les deux parties !