D’Art Paris à ArtPrice, le marché de l’art se porte bien

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Par Philippe Herlin Publié le 5 avril 2019 à 5h46
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5%Les « Maîtres anciens » (avant 1760) ne représentent que 5% du chiffre d'affaires des ventes et 9% des lots.

Du 4 au 7 avril au Grand Palais à Paris se tient Art Paris Art Fair, un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs d’art contemporain, tandis qu’ArtPrice sort son traditionnel rapport annuel sur le marché de l’art.

Art Paris joue la carte de l’envie, de la surprise

Art Paris Art Fair n’a pas à craindre la concurrence de la FIAC, avions-nous expliqué l’année dernière : refusant un ésotérisme et une conceptualisation trop souvent de mise dans le célèbre salon du mois d’octobre, Art Paris joue la carte de l’envie, de la surprise, accueille sans réserve le figuratif et la couleur pour faire de la déambulation dans la nef du Grand Palais une fête pour l’œil et l’esprit. Comme à chaque édition, un pays ou une région du monde est invitée, cette fois c’est l’Amérique latine, pour des découvertes qui valent le déplacement.

Dans ce parcours très riche, suggérons quelques noms, de façon tout à fait subjective, comme les toiles singeant les personnages de Comics de Mel Ramo, les objets fait de matériaux de récupération de Betsabée Romero, les fascinantes poupées de chiffon inspirées de la culture mexicaine de Benoit Huot, les planisphères redessinés de Malala Andrialavidrazana, les troublants portraits de Ulla Von Brandenburg, les collages de Shepard Fairey, les dessins captant des scènes de films classiques de Sam Kaprielov, ou les fascinants portraits de Konrad réalisés au stylo Bic bleu (Trump, Poutine, Macron).

Le marché de l’art est dominé par les Etats-Unis

Dans le même temps, ArtPrice publie son rapport annuel 2018 sur le marché de l’art, une source d’information irremplaçable qui compile les résultats des ventes aux enchères dans le monde. On retiendra quelques éléments significatifs :

- Le marché de l’art c’est surtout l’art contemporain, et dans une moindre mesure le XIXe, les « Maîtres anciens » (avant 1760) ne représentent que 5% du chiffre d’affaires des ventes et 9% des lots.

- Le marché de l’art est dominé par les Etats-Unis (38% des ventes), la Chine (29%), le Royaume-Uni (18%), vient ensuite la France (4%), puis l’Allemagne (1,7%), l’Italie (1,3%). La Chine (Pékin + Hong Kong) affirme ici aussi son statut de grande puissance.

- L’art est abordable : la moitié des œuvres partent à moins de 1000 dollars (239.803 sur les 539.000 vendues en 2018) et 79% d’entre elles partent à moins de 5000 dollars. La constitution d’une collection est donc accessible à presque toutes les bourses. Seules 300 œuvres ont dépassé les 5 millions de dollars.

- Le taux d’invendus dans les ventes aux enchères oscille entre 30 et 35%, ce qui veut dire que la sélection s’opère, que le marché fonctionne sainement.

- Enfin, pour l’anecdote, fouillez vos vieux cartons : « La chasse au taureau sauvage » de Raden Saleh (1855), retrouvée dans la cave d’un particulier en Bretagne, a été vendue à Vannes le 17 janvier 2018 pour 11,1 millions de dollars à un collectionneur indonésien, la meilleure vente française de l’année !

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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