Art Paris, première foire d’art post-confinement

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Par Philippe Herlin Publié le 11 septembre 2020 à 6h17
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5000 EUROSA Art Paris il est possible de trouver des oeuvres à moins de 5.000 euros pièce.

Au milieu des règles sanitaires qui évoluent en permanence et des craintes qui demeurent élevées, Art Paris a réussi à placer son édition 2020 au Grand Palais, profitons-en !

Initialement prévu en avril, Art Paris a lieu finalement du jeudi 10 au dimanche 13 septembre au Grand Palais. C’est tout simplement la première foire culturelle, non seulement en France mais aussi en Europe, depuis le confinement, il faut saluer la performance. Car les annulations continuent de tomber : Art Basel vient d’annoncer qu’elle n’aurait pas lieu cette année, ainsi que sa version américaine à Miami, de même que Frieze à Londres. Et à l’heure qu’il est, la Fiac et Paris Photo ne sont pas confirmés de façon certaine.

Il faut dire que les grandes foires internationales dépendent d’un public… international, celui des grands collectionneurs, des grandes institutions, et que les voyages aériens demeurent compliqués, notamment à cause des quarantaines imposées par plusieurs pays, et des modifications incessantes des règles sanitaires d’un pays à l’autre. Art Paris possède une dimension internationale, mais il bénéficie aussi d’un public francilien et national conséquent, ce qui joue en sa faveur en ce moment.

Art Paris propose en effet des prix plus attractifs que la Fiac, on trouve de très nombreuses œuvres à moins de 5000 euros, ce qui permet de toucher un nombre important de collectionneurs français. Le visiteur pourra ainsi découvrir 112 galeries, soit un peu moins qu’une édition normale, dont 24 étrangères provenant de 15 pays, 16 venant de province, avec au total 36% de nouveaux participants par rapport à l’édition 2019. Ces chiffres démontrent le dynamisme de cette foire, et aussi son ouverture d’esprit (les galeries de province sont quasi-inexistantes à la Fiac…).

Par rapport à la Fiac, justement, Art Paris se distingue par une ouverture plus large aux courants de l’art contemporain, notamment le figuratif, la couleur (on a envie de dire la gaieté), et pas seulement l’art conceptuel. Pour cette édition, très réussie et riche de découvertes, nous conseillons notamment les dessins sur toile à l’encre de Chine de Li Chevalier (Raibaudi Wang Gallery), les personnages en tissu de Ise (galerie Frédéric Moisan), les mandalas en papier troués de Sascha Nordmeyer (galerie Slotine), les portraits photographiques décoiffants de Hassan Hajjaj (193 Gallery), les sculptures en métal (comme provenant d’une civilisation ancienne) de Goudji (galerie Capazza), les fascinantes tours de Babel constituées de collages photos de Du Zhenjun (Red Zone Art), les toiles quasi-impressionnistes de Malgorzata Paszko (galerie Koralewski), les fascinants dessins de villes imaginaires de Laurent Gapaillard (galerie Daniel Maghen), les toiles décapantes et colorées de Erro (galeries Ersnt Hilger, Claire Gastaud, Perahia, Perrotin).

L’entrée est à 28 euros, de 12 heures à 20 heures (21 heures vendredi), avec une jauge abaissée à 3000 personnes à l’instant T sous la verrière, on conseillera en conséquence d’éviter le milieu de l’après-midi le samedi et le dimanche, l’attente risquant d’être longue.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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