Automobile : les entreprises sont-elles prêtes pour le Brexit ?

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Par Marc Chesover Publié le 5 octobre 2016 à 5h00
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76 %76 % des cadres britanniques n'ont pas établi de stratégie de prix en cas de Brexit.

Pendant les deux mois qui ont suivi le vote du Brexit, les commentaires et les avis sur son impact ont été discutés dans le monde entier. Entre les spéculations pré et post-Brexit et les turbulences politiques britanniques, les médias en ont fait leur sujet de prédilection.

Néanmoins, bien que le gouvernement en place soit déterminé à aller un peu plus rapidement qu’initialement prévu vers une scission par l'article 50, le processus de sortie pourrait prendre des années. Quoi qu’il en soit, les entreprises anglaises ont été prises au dépourvu. Juste avant le vote en Juin, Simon-Kucher & Partners - société de conseil, reconnu comme le leader mondial de conseil en stratégie de prix - - a mené une enquête auprès de plus de 100 cadres dirigeants d'entreprises en Grande Bretagne pour évaluer leur préparation à un éventuel Brexit.

1. La grande majorité - 76% - ont affirmé qu'ils ne disposaient pas de stratégie de prix à mettre en place en cas de Brexit.

2. En outre, 50% des cadres estimaient que leurs coûts augmenteraient en cas de vote en faveur de la sortie de l’Union Européenne

3. et 88% qu'ils augmenteraient leur prix pour couvrir une partie des hausses prévues.

La livre sterling a montré des signes de stabilisation au cours des dernières semaines, mais est encore nettement inférieure à sa valeur pré-Brexit. Dans ce contexte, il est ainsi raisonnable de supposer que les coûts vont augmenter, en particulier pour les entreprises qui s’approvisionnent à l’extérieur. Mais un fait s’impose : l'impact se propage au-delà de la Grande-Bretagne. Compte tenu de la place importante du R.U. dans les économies européennes et mondiales, toutes les entreprises qui y font des affaires doivent s’adapter à cette nouvelle réalité.

Chaque industrie a ses propres motifs de préoccupation

Pour sa part, l'industrie automobile sera probablement très touchée. Selon le Wall Street Journal, près de 19% des ventes européennes de voitures en 2015 ont été générées au R.U. Or, le pays n’est pas un pays constructeur automobile. Seul General Motors a une usine d'assemblage au R.U et les grandes marques européennes ont tendance à centrer la quasi-totalité de leur fabrication dans leur pays d'origine.

Dans ce contexte, la demande d'automobiles sera probablement plus basse, il y aura quelques économies de coûts de main-d'œuvre et ainsi une délocalisation probable vers une zone où la production et le carburant seront moins chers. Dans ce type d'environnement, le prix devient un levier de plus en plus important pour protéger les marges et maintenir la croissance. Que ce soit l'automobile ou tout autre type de fabrication, les entreprises du Royaume-Uni - et les entreprises internationales qui vendent sur le marché britannique - doivent réévaluer leurs stratégies de tarification et s’adapter à une érosion du pouvoir d'achat de la deuxième plus grande économie d’'Europe.

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Marc Chesover, VP de PROS pour l’Europe

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