Impôts : à Hénin-Beaumont le maire FN baisse la taxe d’habitation… malgré la dette de la ville

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 24 avril 2014 à 6h32

Ils l'ont dit, ils l'ont fait et peu importe les conséquences. Le maire de Hénin-Beaumont a annoncé une baisse des impôts qui concerne près de la moitié des foyers de la ville. Une décision cohérente avec les promesses de campagne de son parti, le Front National, mais qui ne tient pas compte de l'endettement de la commune.

Promesse de campagne : la baisse des impôts

A côté des discours sécuritaires et des propos raci... xénoph... fortement critiquables concernant les populations étrangères en France, le FN avait fait de la baisse des impôts son cheval de bataille pour les municipales. Il ne pouvait donc en faire l'impasse.

Ville-symbole du FN, Hénin-Beaumont a été la première commune à baisser les impôts. Le maire fraîchement élu, Steeve Briois, devrait annoncer ce jeudi 24 avril 2014 une baisse de la taxe d'habitation de 10% pour la moitié des foyers de la ville. Une mesure symbolique mais peut-être irréaliste.

Plus de 30 millions d'euros de dette à Hénin-Beaumont

Si la mesure montre au moins que, contrairement à François Hollande, le FN maintient ses promesses de campagne, elle ne tient pas compte de la réalité des choses. Car les quelques 517 000 euros que cette baisse d'impôts va soustraire aux caisses de la ville vont s'ajouter à une dette déjà très conséquente.

Les comptes de la ville sont en effet déficitaires, et pas qu'un peu. En 2012, la ville devait 37 659 000 euros, soit une dette par habitant de 1 439 euros. Certes, on est loin de la dette de la ville la plus endettée de France, Vaujany, en Isère, où la dette par habitant était de 145 024 euros fin 2012, mais cette somme reste plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale : 604 euros par habitant.

Il reste à savoir si dans le programme du FN que la conseillère municipale écologiste Marine Tonellier a qualifié de « grand tour de magie » il n'y a pas, caché, un tour de passe-passe que personne n'aurait vu. Comme par exemple un sac avec 37 millions d'euros dedans...

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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