Banque de France : la reprise pourrait être plus rapide que prévu

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 mars 2023 à 10h04
Fitch Note France 1
6%La croissance française s'est contractée de 6% au premier trimestre 2020.

Le monde entier se prépare à celle qui devrait être la crise économique la plus impressionnante depuis la deuxième guerre mondiale, en temps de paix. Mais la Banque de France a créé la surprise, le 5 juillet 2020 : ça pourrait aller un peu mieux que prévu. Pas d’illusions, toutefois : un peu mieux quand on parle d’un cataclysme, ça fait quand même mal.

En juin 2020 l’économie française a repris des couleurs

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a donné la bonne nouvelle dimanche 5 juillet 2020 en dévoilant les premières estimations du niveau de l’activité économique française pour le mois de juin 2020, le premier mois totalement déconfiné pour les Français, même si certains secteurs sont toujours à l’arrêt. L’économie française a tourné à 88%, soit 12% de moins que sa capacité normale. C’est une forte hausse : en mars 2020, alors que les Français n’avaient été confinés que la moitié du mois, l’économie avait connu un ralentissement de 32%.

Sur LCI, où il était l’invité, François Villeroy de Galhau ne donne toutefois pas de faux espoirs : « je ne dis pas du tout que nous sommes tirés d’affaire, c’est une crise très grave ». Et le gouverneur d’enfoncer le clou parlant d’effets sur l’emploi « décalés dans le temps ». Comprenez : on n’a encore rien vu.

Néanmoins : « la reprise se passe au moins aussi bien que nous l’avion prévu, et même un peu mieux ». La France est loin d’être sortie d’affaire, mais c’est une bonne nouvelle.

2020 : année catastrophique quel que soit le scénario

Quant à la croissance en 2020, il faut y mettre une croix dessus : Bercy table sur une récession de 11% pour l’Hexagone, le FMI prévoit entre 12% et 14% et la Banque de France… 15%. Du moins, François Villeroy de Galhau s’attend à ce qu’une révision soit faite « au mois de septembre » puisque si ses équipes prévoyaient -15% de PIB fin 2020 en juin 2020, il penche désormais pour -10%.

Les prévisions sont toutefois à prendre avec des pincettes, car la crise est inédite par sa teneur et son ampleur. En réalité, il y a beaucoup trop de paramètres qui peuvent créer de bonnes comme de mauvaises surprises : découverte d’un vaccin, deuxième vague, faillites, reprise de la consommation des ménages…

Ce qui est sûr, c’est que même en cas de rebond de la croissance en 2021, il faudra attendre plusieurs années pour que l’économie « efface » les quelque 15.000 milliards de dollars perdus par l’économie mondiale. Pour la France, selon Bercy, si 2021 connaissait une croissance record de 8%, à la fin de l’année le PIB du pays serait encore 4% inférieur à celui de fin 2019.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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