Bien se tenir, c’est le secret du bonheur !

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Par Julian Nenninger Modifié le 13 décembre 2022 à 20h39
Ordinateur Economie Energie Ademe Gestes Bureau
80%80% de la population française de moins de 40 ans sera touchée durant sa vie par un mal de dos.

Première cause d’arrêt maladie en France, le mal de dos concerne chacun d’entre nous. En effet, 80 % de la population française de moins de 40 ans sera touchée durant sa vie. Il est de notoriété publique que la sédentarité, ainsi que les positions prises, de manière récurrente par les travailleurs sédentaires (Par ex : avachissement) d’une part et les travailleurs « manuels » d’autre part, sont un facteur aggravant du mal de dos, des TMS et de la lombalgie.

Contrairement à la pensée commune, il n’existe pas forcément de bonnes ou de mauvaises postures. C’est surtout un ensemble de facteurs (temporel, positionnels, physiologiques, etc.) qui finissent par impacter les différents éléments constituant notre colonne vertébrale (muscles, disques, ligaments et articulations) et ainsi déclencher ces douleurs d’origine mécanique. Rester assis devant son ordinateur, dans la même position, pendant des heures, est particulièrement délétère pour notre dos et notre posture en général. Les professions sédentaires sont particulièrement concernées par le mal de dos, mais cependant à l’inverse des professions exposées aux risques de blessures, souvent négligées, en raison de l’absence de mouvements spécifiques identifiés. Afin de lutter et de prévenir les maux de dos, une prise de conscience ainsi que des bonnes pratiques sont à instaurer.

Prendre des pauses : une importance cruciale

Particulièrement gênant, car rendant très douloureux une grande partie du corps, le mal de dos peut être extrêmement handicapant au quotidien. Dans certains pays, notamment en Amérique du Nord, on va jusqu'à considérer que le mal de dos est autant un problème socio-professionnel que médical. Ainsi, les positions liées à des métiers spécifiques sont directement responsables de l’état du dos en induisant des postures de travail difficile voir extrêmement pénibles (dos courbés, efforts très importants, rapidité d’exécution...) Celles-ci entraînent des contraintes récurrentes sur les muscles, disques, ligaments etc qui se fatiguent plus rapidement. Plus l’effort sera intense, plus les périodes de récupération devront être fréquentes et l’attention portée aux mouvements importante.

De même, les métiers sédentaires sont eux aussi concernés, l’apparition du mal de dos sera cette fois liée au maintien durant de longues périodes des mêmes positions, à la mauvaise ergonomie de l’espace de travail, la prise de mauvaises habitudes posturales, et à l’appauvrissement de la posture se traduisant par la diminution de la tonicité musculaire et de la mobilité du rachis.

Apparition du mal de dos

Le mal de dos commence par des douleurs ponctuelles, parfois espacées de plusieurs années, avant de dégénérer vers des douleurs chroniques. Pour éviter les positions entrainant la prise de mauvaises habitudes posturales inconscientes, un bon nombre de mes confrères et moi-même recommandons à nos patients de prendre des pauses toutes les heures et demi, 2 heures maximum afin de limiter les points de pression trop importants sur les disques, de mobiliser les muscles, les articulations et de relancer la circulation sanguine permettant une oxygénation des tissus. Dans la vie professionnelle, quelques habitudes simples en plus des pauses régulières pourraient devenir des réflexes permettant de garder un dos en bon état :

- S’étirer le matin ou le soir

- Apprendre et effectuer des exercices de gainage global (la planche sur les genoux par exemple)

- S’hydrater correctement.

Intégrer ces quelques réflexes dans notre quotidien, permet de se recentrer un peu sur notre posture, et de prévenir de manière favorable l’apparition du mal de dos. Le maintien de la tonicité musculaire, ainsi que de la mobilité articulaire sont les 2 éléments essentiels afin de prévenir l’apparition de la douleur.

NB : tout sport n’est pas bon pour le dos, et l’avis d’un médecin est essentiel avant la pratique d’un sport. De même toute douleur déclenchée par la pratique d’un sport doit vous alerter.

Par exemple :
la course pratiquée par de très nombreux citadins, sur des surfaces dures est particulièrement traumatisantes pour les articulations (notamment les chevilles, genoux et enfin le dos). Les sports tels que la natation, le yoga, le pilate (forme de yoga) ou encore le stretching, sont en effet recommandés car plus progressifs et doux pour notre corps et nos articulations.

Notre colonne vertébrale est malmenée par nos modes de vie. L’augmentation très rapide ces 2 dernières décennies de douleurs et pathologies d’origines mécaniques et le fait qu’il s’agisse de la première cause d’invalidité en France avant l’âge de 45 ans (première cause d’invalidité professionnelle dans le monde), doit nous alerter sur la nécessité de modifier nos comportements rapidement. Pour cela, il est vraiment crucial que nous prêtions plus d’attention à notre corps et que nous prévenions les risques dès le plus jeune âge. Par ailleurs, outre la sédentarité, le stress, traduit par des épisodes de nervosité, de troubles du sommeil et d’anxiété, s’associe aussi à l’apparition du mal de dos (facteur d’apparition, mais aussi cause...). Pour garder son dos et donc soi-même en bonne santé, il n’y a qu’un seul mot d’ordre, le mouvement, n’oublions jamais que le corps humain est une machine extraordinaire, dédiés avant tout au mouvement.

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Julian Nenninger est ostéopathe ergonome intégré à l’équipe Percko et Manager du pôle R&D.

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