Le maintien, ou non, de la période de promotions du Black Friday, importée des États-Unis et devenue incontournable depuis quelques années, surtout sous l’impulsion d’Amazon, reste en suspens. La journée fixée pour cette année 2020 est le 27 novembre, mais Bruno Le Maire aimerait qu’elle soit décalée. Mieux : il l’a demandé !
Reporter le Black Friday ?
C’est au Sénat, mercredi 18 novembre 2020, que Bruno Le Maire a fait cette demande un peu particulière : « Est-ce que vraiment, vendredi prochain, c'est la bonne date pour organiser un Black Friday? Ma réponse est non et j'espère qu'ils le comprendront aussi ». Par « ils », le ministre de l’Économie parle bien évidemment des distributeurs, et en particulier d’Amazon et des autres marketplaces, les premiers à avoir développé cette journée de promotions en France.
Cette dernière vient en effet des États-Unis et a un sens historique lié à la tenue des comptes des entreprises. Mais, surtout, la date, qui est toujours fixée au quatrième vendredi du mois de novembre, est liée à la très importante fête de Thanksgiving, presque aussi importante pour les Américains que Noël.
Bruno Le Maire a donc tort : la seule et unique « bonne date » pour organiser le Black Friday est bien celle du 27 novembre 2020. D’ailleurs, sur Internet, les commentaires n’ont pas été tendres avec le ministre, certains supposant qu’il allait, par la suite, demander le « report de Noël ».
Ne pas avoir à rouvrir les commerces
Mais loin de vouloir changer une tradition décennale, Bruno Le Maire, par cette demande adressée indirectement aux distributeurs, espère en réalité ne pas avoir à choisir entre rouvrir les petits commerces et les voir perdre du chiffre d’affaires face aux géants du web. Car le gouvernement n’a encore rien décidé quant à la date de réouverture des commerces vendant des « biens non-essentiels », fermés depuis le début du confinement 2… et il semble se diriger vers un maintien de la fermeture au moins jusqu’au 1er décembre 2020.
Sauf que le gouvernement ne peut rien faire d’autre qu’implorer les distributeurs : il ne peut pas légiférer sur le Black Friday, initiative privée sortant du cadre des soldes, et ne peut pas l’interdire. Seule l’impulsion d’un géant du web, notamment Amazon, pourrait entraîner une vague de reports… Mais ça n’est pas gagné.