La Bourse de commerce à Paris, nouveau lieu dédié à l’art contemporain

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Par Philippe Herlin Publié le 20 mai 2021 à 6h48
Bourse De Commerce De Paris
150 MILLIONS €Les travaux de la Bourse de PAris ont coûté 150 millions d'euros.

Bâtiment original mais un peu oublié, la Bourse de commerce trouve une nouvelle vie grâce à François Pinault.

Rond, spacieux et surmonté d’une verrière en forme de coupole, la Bourse de commerce est un édifice tout à fait original à Paris, mais il avait perdu depuis longtemps sa fonction première, celle de servir de lieu de cotation et d’échange des matières premières, essentiellement agricoles. Il trouve désormais une nouvelle vocation en hébergeant un lieu d’exposition d’art contemporain, qui ouvre au public le 22 mai 2021.

Le bâtiment, qui était une propriété privée, est racheté en 2016 par la Ville de Paris pour 86 millions d'euros, qui en confie la gestion à l’industriel François Pinault (via une filiale de son holding Artémis) pour un bail de cinquante ans. La restauration est remarquable et il faut féliciter le nouveau maître des lieux d’avoir investi l’argent nécessaire pour faire ce travail irréprochable. Après avoir laissé les clés de son entreprise (le groupe de luxe Kering) à son fils François-Henri, François Pinault se consacre à l’art contemporain dont il est un des plus grands collectionneurs au monde (10.000 pièces, estimées en 2016 à 826 millions d’euros, et sans doute bien plus aujourd’hui). Il dispose déjà d’espaces d’exposition à Venise, voici celui de son pays natal.

Il a confié au très talentueux architecte japonais Tadao Ando le soin d’habiller et d’organiser cet espace, qui a eu l’idée de faire couler dans le vaste espace central un cylindre de béton brut d'un diamètre de 29 mètres. Le bâtiment historique est préservé et un imposant lieu d’exposition est révélé, une belle réussite. On ne manquera pas non plus le superbe restaurant au dernier étage (La Halle aux grains), ouvrant sur la coupole ou sur l’église Saint-Sulpice. L’ensemble de ces travaux a coûté 150 millions d’euros («Ça coûte une blinde, le double de ce qui était prévu» dixit François Pinault !).

Concernant les oeuvres exposées, chacun se fera son avis, mais on a affaire ici au versant le plus radical, souvent abscons, rarement sensuel de l’art contemporain… Exception faite de l’oeuvre exposée dans le grand cylindre central, la reproduction (par Urs Fischer) d’une icône du grand Art classique, L’enlèvement des Sabines. Un court-circuit bienvenu mais trop rare.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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