Le chantier de la réforme de la redevance va s'ouvrir de nouveau. La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a plaidé pour une adaptation de la contribution à l'audiovisuel alors que les habitudes de consommation n'ont cessé d'évoluer.
On ne regarde plus aujourd'hui la télévision comme il y a dix ou vingt ans, où le téléviseur régnait en maître au centre du foyer. « Les usages ont changé », a expliqué Françoise Nyssen au micro de France Inter. Les programmes des chaînes de télévision sont consommés sur une multitude de nouveaux écrans, du smartphone à la tablette, en passant bien sûr par l'écran de l'ordinateur. « Les choses ont radicalement changé, on est dans un monde qui bouge, on ne peut pas l'ignorer. Paradoxalement, on note que ceux qui ont plus de moyens ne le regardent pas sur une télé mais sur un écran, donc il faut s'adapter ».
Service public
Cette refonte de la redevance TV, qui finance le service public de la télévision et de la radio, avait déjà été envisagée sous le précédent quinquennat. Mais celle-ci avait été finalement abandonnée. Les discussions vont se rouvrir, notamment autour de l'élargissement de l'assiette : « Nous avons lancé les travaux, ils aboutiront dans les prochains mois », avait déclaré la ministre devant une commission au Sénat. Ce bouleversement est d'autant plus important que la redevance est payée en même temps que la taxe d'habitation ; or, celle-ci a vocation à disparaitre dans les trois ans pour 80% des ménages.
Pas avant 2019
Reste maintenant à trouver un consensus, ce qui sera sans doute bien difficile à trouver. Les possesseurs de PC, de tablettes et de smartphones verront sans doute d'un mauvais œil le fait de devoir payer pour un service qu'ils n'utilisent pas forcément tous. La perception de cette taxe pourrait peser sur les constructeurs, qui doivent déjà se charger de la contribution sur la copie privée. Ce surcoût serait sans nul doute refilé aux consommateurs… Il faudra sans doute attendre le débat autour du projet de loi de finances de 2019 pour en savoir plus.
