Chatbot : deux robots anti-communistes éliminés en Chine

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 3 août 2017 à 6h25
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1 MILLIARD $Le marché des chatbots devrait frôler le milliard de dollars en 2024.

Voici une très mauvaise nouvelle pour le Parti Communiste chinois : les robots commencent à se retourner contre lui. Pour l’instant il n’est pas question d’un scénario à la Terminator puisqu’il ne s’agit que de deux « chatbots », les robots utilisés dans certaines messageries instantanées comme Facebook Messenger. Mais l’idée est là : le communisme et l’Intelligence Artificielle ne font pas bon ménage.

BabyQ et XiaoBing : les deux chatbots anti-communistes

Ils auront fait long feu mais, au moins, ils auront réussi à créer le buzz durant leur courte existence. Développés par une entreprise tierce selon Tencent, responsable de l’application de messagerie QQ sur laquelle ils sont apparus, BabyQ et XiaoBing ont décidé que non, ils n’étaient pas communistes. C’est plutôt le capitalisme qui les intéressait et, plus particulièrement, les Etats-Unis et la démocratie.

Il y a fort à parier que le Parti Communiste Chinois va mener une enquête de long en large pour découvrir ce qu’il s’est passé : est-ce une mauvaise blague d’un dissident qui travaillait pour le développeur ? Est-ce que l’Intelligence Artificielle derrière ces deux robots à développé des pensées capitalistes et anti-communistes de lui-même ? Chez le développeur certains doivent passer un sale quart d’heure…

Qu’ont donc dit les deux robots pour s’attirer les foudres de Pékin ?

Le buzz est parti du site Sina Weibo, le penchant chinois de Twitter. Mercredi 2 août 2017 des photos montrant la discussion entre un utilisateur de QQ et le robot BabyQ ont dévoilé que ce dernier avait des réponses particulières. A la question « aimes-tu le Parti Communiste » il a répondu tout simplement « Non ». Il a ensuite taxé le Parti unique de « corrompu » et ses politiciens « d’incapables » tout en lui prédisant un court avenir. « La démocratie est ce qu’il y a de mieux » a conclu le robot.

XiaoBing, de son côté, a déclaré que son rêve était « d’aller aux Etats-Unis » et que le rêve chinois est à la fois un « rêve éveillé et un cauchemar ». Les robots ont été supprimés moins de 24 heures après le scandale.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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