Chômeurs : le contrôle durci par le gouvernement ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 27 décembre 2017 à 17h03
Chomage Septembre 2017 1
0,2%Le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 0,2 % en octobre 2017.

Malgré les rapports de Pôle Emploi elle-même il n’y a rien à faire : le mythe du « chômeur profiteur » est bien présent en France et se faufile jusqu’au ministère du Travail. Ce dernier, suivant une nouvelle fois une idée du patronat, semble réfléchir à mettre en place un renforcement du contrôle des chômeurs. Le Canard Enchaîné dévoile mercredi 27 décembre 2017 le projet qui risque fort d’être mal perçu par les Français.

Les chômeurs fliqués comme jamais

Selon le canard Enchaîné du 27 décembre 2017 que certaines rédactions ont pu obtenir en avant-première, une note du directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, Antoine Foucher, présente les principales pistes étudiées pour renforcer le contrôle des chômeurs. Objectif : empêcher les chômeurs de « profiter » de leur chômage car, c’est bien connu, l’aspiration de tout Français est d’être au chômage et de profiter du système.

Cette réforme, qui ne ciblera au final que les quelque 10 % de chômeurs qui, selon Pôle Emploi, ne recherchent pas assez de travail, risque de créer une nouvelle grogne sociale : demandée par le patronat, elle est très critiquée par les organisations syndicales.

Réduire les allocations des chômeurs profiteurs

Les chômeurs seront surveillés par des équipes de plus en plus nombreuses : selon la note qu’a pu se procurer le Canard Enchaîné, le personnel de Pôle Emploi chargé de cette surveillance sera multiplié par cinq en cinq ans, histoire de ne rien laisser passer. Les chômeurs, eux, devront faire un compte rendu mensuel détaillé de leur recherche d’emploi.

Et pour mettre la pression sur les chômeurs, bien évidemment, le gouvernement veut frapper au portefeuille :

Selon le Canard Enchaîné si un chômeur ne recherche pas assez activement du travail, s’il refuse deux offres d’emplois « raisonnables », une formation ou une aide, il verra ses allocations être divisées par deux pendant deux mois. C’est sa famille qui va être contente de devoir se serrer la ceinture.

Pire : s’il récidive les allocations pourraient être totalement supprimées pendant deux mois laissant parfois un ménage entier sans aucun revenu.

Une réforme totalement dans l’esprit de Noël, n’est-ce pas ?

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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