Fessenheim : 58% des Français veulent que l’Etat ferme la centrale comme promis

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Par Frédéric Latrobe Publié le 11 septembre 2015 à 8h57
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31%Seuls 31% des Français ne sont pas favorabels à la réforme du temps de Travail.

Q1 : Etes-vous favorable ou opposé à ce qu'une réforme du code du travail renforce la possibilité d'aménager, par branche ou par entreprise, la durée du travail ?

Sous total "favorable" : 66%

• Sous total "défavorable" : 31%

• NSP : 3%

L'aménagement de la durée du temps de travail est peut-être un tabou qui est en train de tomber. C'était un tabou, notamment, depuis la mise en place des 35h et le slogan imparable de Martine Aubry à l'époque : "Du temps pour moi, un travail pour les autres". Mais la crise est passée par là et avec elle, la difficulté pour les exécutifs successifs, et notamment la gauche héritière de cette réforme, de prouver la réalité de ce "travail pour les autres". Cette situation oblige François Hollande et le gouvernement de Manuel Valls à un équilibre de communication, aussi complexe que fragile : tenir une position de gauche, celle d'un Etat protecteur qui fait de la loi le garant de la préservation des acquis et en l'occurrence de celui de la durée légale de travail. C'est le discours officiel qui répond à l'inquiétude des salariés relayée par une partie, la moins réformatrice, des syndicats.

En même temps, la communication de l'exécutif est contrainte de mettre en musique un affichage de réforme dont le premier défenseur est le ministre de l'économie lui-même, Emmanuel Macron. La situation du marché de l'emploi oblige à proposer des solutions que certains voient comme ultra libérales et synonymes de dérégulation quand d'autres, même à gauche, les considèrent simplement comme des leviers permettant de relancer l'embauche. Sur cette question du temps de travail, comme sur les autres sujets d'une possible réforme du code du travail, la communication politique de François Hollande devra finir par signifier un choix car l'échéance présidentielle va le contraindre à trancher. Aujourd'hui, dans ce sondage, les Français lui demandent majoritairement de faire sauter les verrous.

Q2 : François Hollande doit-il maintenir son engagement de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim avant la fin du quinquennat ?

Sous total "oui" : 58%

• Sous total "non" : 40 %

• NSP : 2%

Le nucléaire, en France, est encore un totem auquel il est compliqué de s'attaquer. Et pourtant, les Français expriment leur souhait de poursuivre la marche en avant de la transition énergétique qui verra une réduction de la part du nucléaire dans notre production nationale. Ils le disent en rappelant François Hollande à sa promesse de fermer Fessenheim avant la fin de son quinquennat. Si on fait un petit retour en arrière, on constate que cette promesse, la numéro 41 du candidat Hollande en 2012, a toujours été réitérée : après son élection bien sûr, même si, à l’époque, il a revu à la baisse le nombre de réacteurs à fermer par rapport à son accord électoral avec les Verts. Cette promesse a été successivement confirmée par ses ministres de l'environnement, Delphine Batho et Philippe Martin.

Aujourd'hui, François Hollande n'a d'autre choix que de s'y tenir et donc de recadrer Ségolène Royale, car il en va du solde qui sera fait de ses promesses dans 2 ans, entre le tenu et le pas tenu. Un solde éminemment politique au regard des alliances indispensables pour 2017. En communication, il valait donc mieux un nouveau rétropédalage auquel la ministre de l'environnement a habitué l'exécutif qu'une crise politique générant un marqueur négatif pour un Président qui veut toujours faire de la France "le pays de l'excellence environnementale" à deux mois de la COP 21.

Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay pour La « Question de l’Éco » du 10 septembre 2015

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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