Crise du coronavirus : doit-on accepter la baisse des salaires ?

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 11 août 2020 à 16h53
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40%Le dispositif d'activité partielle longue durée (APLD) permet aux entreprises ayant une activité réduite de réduire le temps de travail de ses salariés jusqu'à 40% sur 2 ans.

On parle beaucoup ces derniers temps des mesures à prendre pour tenter d’éviter les licenciements dans les entreprises... et dans le lot, figure la fameuse « baisse de rémunération ».

Quelles conditions pour baisser les salaires ?

Une mesure dont même le chef de l’État a dit qu’il y était favorable, si cela permettait de sauver des emplois. Si Emmanuel Macron l’a évoquée, c’est bien évidemment parce que cette mesure, extrême, est légale, encore faut-il que l’employeur respecte certaines règles. D’abord, évidemment, son entreprise doit être en difficulté. Impossible de profiter de la situation pour baisser les salaires dans une entreprise qui n’a pas souffert de la crise, même par anticipation de soucis futurs.

Ensuite, si l’entreprise emploie plus de 50 personnes, l’employeur peut proposer un « accord de performance collective » aux représentants du personnel. Cet accord aura alors pour objectif la préservation de l’emploi. L’accord peut également organiser le télétravail s’il est possible.

Attention :
la baisse de rémunération peut s’accompagner, ou non, d’une baisse du temps de travail. On peut donc bel et bien se retrouver dans la situation du « travailler plus pour être payé moins ».

Les petites entreprises également concernées

Dans les plus petites entreprises, y compris quand il n’y a qu’un ou deux employés, la baisse de salaire est également possible : il suffit de signer un avenant au contrat de travail. Mais attention ! L’employeur ne peut en théorie pas forcer le salarié à l’accepter, même si dans la réalité, la menace d’un licenciement économique peut ressembler à du chantage.

Si le sujet vient sur la table dans votre entreprise, n’oubliez pas que le chômage partiel, pris en charge en grande partie par l’État, est toujours accessible, et ce, au moins jusqu’à la fin de l’année. Il peut permettre d’éviter la baisse des salaires.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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