Croissance : pour 2017 l’Insee croit à son retour mais…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 21 juin 2017 à 6h25
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9,4%L'Insee anticipe un chômage à 9,4 % en 2017.

Voilà qui devrait faire plaisir à Bercy, à la Commission Européenne et, surtout, au nouveau président de la République Emmanuel Macron : l’Insee estime que la croissance sera bien de retour en 2017. L’Institut de statistiques prévoit une hausse de près de 0,5 % sur un an de la croissance de l’Hexagone. Mais attention : ce ne sera pas grâce au gouvernement…

Une croissance portée… par le commerce extérieur

Les attentats de 2015 puis 2016 à Paris et Nice ont fortement joué un rôle dans la baisse de la croissance en 2016. Les touristes ont manqué au rendez-vous mais la situation semblant s’être calmée, les attaques les plus importantes ayant eu au Royaume-Uni ces derniers mois, ils pourraient être de retour. C’est ce sur quoi compte l’Insee.

Autre détail : la France avait subi, en 2016, une récolte céréalière catastrophique. Un coup dur pour le pays qui est encore le grenier de l’Europe et pour qui l’exportation pèse lourd dans la balance commerciale. Une bonne récolte, annoncée en 2017, devrait donc améliorer les performances de croissance de la France, selon l’Insee.

Pour 2017, l’Institut table donc désormais sur 1,6 % contre 1,1 % en 2016. Le déficit commercial ne pèserait sur cette croissance plus que 0,3 % (en négatif) contre 0,8 % en négatif pour l’année 2016.

Des points positifs sur tous les plans, y compris l’emploi

Si le commerce extérieur va booster la croissance du pays en 2017, l’Insee laisse entendre qu’au final les bonnes nouvelles s’enchaîneront. À commencer par une baisse du chômage : avec 220 000 postes créés en 2017, essentiellement dans le secteur marchand, le chômage devrait reculer à 9,4 % avant la fin de l’année.

Les ménages, eux, consommeront toujours plus bien que la croissance de la consommation sera inférieure à celle de 2016 : seulement 1,2 % en 2017 contre 2,1 % en 2016. Mais l’immobilier, où les ménages investiront 3,4 % de plus qu’en 2016, continue de faire du bien à l’économie du pays.

Reste à savoir si toutes ces bonnes nouvelles permettront au gouvernement d’éviter ce qu’il craint le plus : l’amende de Bruxelles pour non-respect du Pacte de Stabilité. Le gouvernement craint fortement que le déficit public en 2017 sera supérieur à 3 %, seuil qu’il ne peut pas dépasser. Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires Economiques, attend le gouvernement de Philippe Edouard de pied ferme : si le déficit dépasse encore les 3 % l’amende de 4 milliards d’euros lui sera communiquée.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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