Une croissance mondiale modeste s’amorce, mais des risques et vulnérabilités pourraient compromettre la reprise

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Par OCDE Publié le 16 mars 2017 à 15h25
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1,6%La Zone Euroe devrait connaître une croissance de 1,6 % en 2017 et 2018.

La croissance économique mondiale devrait selon les prévisions s’établir à 3.3 % en 2017 et repartir modestement à la hausse l’année prochaine pour ressortir aux alentours de 3.6 %, mais les perspectives sont assombries par plusieurs facteurs comme les risques d’une hausse du protectionnisme, l’existence de vulnérabilités financières ou encore la volatilité potentielle des marchés de capitaux due à la divergence des trajectoires des taux d’intérêt et à la déconnection entre les évaluations des marchés et l’activité réelle, selon l’OCDE.

L’amélioration prévue tient en grande partie à la poursuite de la mise en œuvre, ou à l’adoption attendue, d’un ensemble d’initiatives budgétaires dans les principales économies, notamment la Chine, le Canada et les États-Unis, conjuguées à une orientation de l’action publique dans la zone euro qui s’annonce légèrement plus expansionniste et qui pourrait être plus ambitieuse encore. De telles politiques sont nécessaires pour catalyser la demande privée afin de stimuler l’activité mondiale et de réduire les inégalités.

Le portrait de l’économie mondiale dressé dans les Perspectives économiques intermédiaires reste assombri par une hausse insuffisante du PIB et des inégalités marquées, appelant de la part des pouvoirs publics des réponses propres à promouvoir la croissance inclusive dans le contexte d’une intégration économique plus poussée.

Commentant ces Perspectives, le Secrétaire général de l’OCDE M. Angel Gurría a déclaré : « La croissance reste trop modeste et ses avantages trop étroitement partagés pour que les populations durement touchées par la crise et aujourd’hui laissées pour compte puissent voir leur situation s’améliorer réellement. Les gouvernements doivent, plus que jamais, prendre des mesures pour rétablir la confiance des citoyens tout en résistant à la tentation du repli ou du démantèlement des avancées déjà obtenues grâce à une meilleure coopération internationale. »

Les Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE reviennent sur quelques-uns des nombreux risques susceptibles de faire dérailler la modeste reprise de la croissance mondiale attendue.

Parmi les plus importants, le risque d’un regain de protectionnisme endommagerait la croissance mondiale et impacterait les très nombreux emplois qui reposent sur le commerce international. L’expansion rapide du crédit au secteur privé et le niveau relativement élevé de l’endettement constituent une menace majeure dans plusieurs économies émergentes, en particulier en Chine, tandis que les prix de l’immobilier constituent une source de préoccupation dans certaines économies avancées.

Le niveau élevé des valorisations sur les marchés de capitaux paraît déconnecté des perspectives de l’économie réelle, avec une hausse de la consommation et de l’investissement qui reste en demi-teinte, et des risques de tensions sur les marchés de capitaux internationaux se font jour à mesure que les taux d’intérêt font l’objet d’ajustements et divergent entre les grandes économies. Le coût social de la crise et le creusement des inégalités sont deux problèmes auxquels il convient de s’attaquer, à la fois pour rendre la croissance plus inclusive et pour réduire les pressions en faveur de mesures protectionnistes et d’autres réponses relevant du populisme.

La Chef économiste de l’OCDE Mme Catherine L. Mann a déclaré : « Le redressement de la croissance en provenance de pays ayant pris des initiatives budgétaires est globalement bienvenu, mais nous ne pouvons ignorer le danger que la reprise ne soit mise à mal par des actions publiques erronées ou par des risques et vulnérabilités d’ordre financier. Une action cohérente et volontaire de la part des pouvoirs publics est nécessaire pour qu’il soit tout à la fois possible de relever les taux de croissance et d’améliorer l’inclusivité. »

Aux États-Unis, la demande intérieure devrait s’affermir, portée par une augmentation du patrimoine des ménages et par un redressement progressif de la production pétrolière. La hausse du PIB devrait repartir pour s’établir à 2.4 % cette année et 2.8 % en 2018, grâce à l’expansion budgétaire attendue et malgré le relèvement des taux d’intérêt à long terme et le raffermissement du dollar.

La croissance devrait se poursuivre à un rythme modéré dans la zone euro, mais rester freinée dans certains pays par le niveau obstinément élevé du chômage et du sous-emploi, en particulier chez les jeunes, ainsi que par la faiblesse du secteur bancaire. Dans l’ensemble de la zone, le PIB devrait progresser au taux annuel de 1.6 % en 2017 comme en 2018.

Au Japon, l’assouplissement budgétaire et l’amélioration du taux d’activité des femmes contribueront au redressement de la hausse du PIB, qui devrait s’établir à 1.2 % cette année contre 1.0 % en 2016. L’ampleur de la réduction du dualisme du marché du travail et du redémarrage de la progression des salaires aura un impact sur les perspectives.

En Chine, la croissance devrait continuer de baisser pour ressortir à 6.5 % cette année et 6.3 % en 2018, à mesure que l’économie, auparavant dépendante de la demande extérieure et de l’industrie lourde, opérera sa nécessaire transition au profit de la consommation intérieure et des services.

Au Brésil comme en Russie, après une récession profonde, la hausse des prix des matières premières et le ralentissement de l’inflation vont jouer en faveur d’une reprise.

Selon l’OCDE, les gouvernements doivent gérer les risques, accroître la résilience économique et renforcer l’environnement propre à stimuler la croissance, en améliorant la productivité aussi bien que l’inclusivité. Mettre l’accent sur des politiques publiques permettant d’intégrer des mesures structurelles dans des initiatives budgétaires permettrait de moins solliciter les instruments de la politique monétaire dans les économies avancées et contribuerait à stimuler les échanges, l’investissement, la productivité et les salaires.

Les Perspectives économiques intermédiaires sont accessibles ici. Pour toute information complémentaire, voir www.oecd.org/economy/economicoutlook.htm.

Les indicateurs composites avancés de l’OCDE, conçus pour anticiper les retournements de l’activité économique, sont également publiés aujourd’hui et accessibles ici.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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