Dépenses de santé : le grand gaspillage

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Par Laure De Charette Publié le 13 janvier 2017 à 10h47
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20%20 % des dépenses de santé seraient inutiles.

En 2014, un sondage Ipsos réalisé pour la Fédération hospitalière de France révélait que près de neuf Français sur dix considéraient que les praticiens leur prescrivent trop de médicaments. Les sondés étaient aussi 37 % à penser avoir subi des examens redondants. Enfin, les Français craignaient que 88 % des utilisateurs du système (donc eux-mêmes) abusent du système de santé. Le dernier rapport de l'OCDE semble leur donner raison !

Pas de valeur ajoutée

D’après le dernier rapport de l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), dont sont membres 35 pays développés, 20 % des dépenses effectuées dans le secteur de la santé sont parfaitement inutiles.

Un constat « inquiétant » pour les experts de l’OCDE, qui tirent la sonnette d'alarme. « Le gaspillage est omniprésent dans les systèmes de santé » a confirmé la chef de la division Santé de l'OCDE, lors de la présentation du rapport.

Ainsi certaines dépenses sont effectuées, alors même qu’elles n’apportent aucune valeur ajoutée aux patients. Il peut s’agir par exemple des césariennes ou d’examens d'imagerie non justifiés ou des sur-prescriptions d'antibiotiques, comme le précise un article des Echos.

Une mauvaise gestion

D’autres dépenses sont, cette fois, nécessaires mais sont trop élevées au regard de ce qu’elles pourraient être. Ainsi les médicaments génériques coûtent moins cher mais sont encore trop peu utilisés. Autre exemple donné : le recours aux urgences hospitalières, souvent inutile ou évitable.

Enfin il y a le gaspillage lié à une mauvaise gestion, voire carrément à des abus, des fraudes ou de la corruption.

Les données les plus récentes montrent que les dépenses de santé atteignent en moyenne plus de 8 % du PIB pour la zone de l’OCDE, et dépassent 10 % aux États-Unis, en Suisse et en Allemagne, alors qu’en 1970, ces dépenses représentaient à peine 5 % du PIB en moyenne. Une grande partie de cette augmentation s’explique par les progrès de la médecine et par une hausse concomitante des attentes à l’égard des soins de santé.

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2014, les dépenses de santé en France représentaient 11,5 % du PIB. Soit un taux particulièrement élevé.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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