Dépenses publiques : à part Fillon, les candidats à la présidentielle font grimper la note

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Par Daniel Moinier Publié le 20 février 2017 à 5h00

Malgré les avertissements du Haut Conseil des Finances, du Conseil Constitutionnel, de la Cour des Comptes de France Stratégie, très peu de candidats s’intéressent à la diminution des dépenses. Ils font presque tous l’inverse comme si la France roulait sur l’or, que les caisses étaient pleines à craquer.

Ils sont prêts à dépenser à tout va pour contenter les électeurs qui ne voient pour beaucoup que leurs intérêts personnels et pas celui de la nation. Les nantis ont tout, pourquoi ne pas récolter une partie du gâteau pour nous remonter le moral. Mais comme le gâteau n’existe pas, se sont de nouveaux emprunts qui en feront office. En 2016, pour « boucher le trou » l’état a emprunté plus de 200 milliards d’euros qui s’ajoutent à tous ceux des années précédentes.

Ci-dessous un tableau plus représentatif du montant des emprunts d’état depuis 2010 (Emprunts non productifs puisqu’ils ne font que « boucher le trou des dépenses »)

La dette totale actuelle se monte à 2189 Mds d’euros. Ces seules 7 dernières années les emprunts représentent 64% de la dette ! A ce train, elle va crever rapidement tous les plafonds. Pour être plus représentatif, elle se monte à 34.836 euros par personne et 69.672 euros par ménage. Le montant des emprunts et surtout celui de la dette sont tellement énormes que cela devient inaudible par le peuple. Même si ces sommes étaient beaucoup plus élevées elles ne seraient pas plus tangibles, ni palpables. Les millions, ils ne connaissent pas, alors les milliards !!!

Alors pourquoi la France est-il presque le seul pays européen qui ne se préoccupe plus du déficit et de l’atteinte des 3% ? Même 3%, c’est un leurre. Aujourd’hui pour la France, cela représente 65 Mds d’euros de déficit qui se rajouteront aux 2189 Mds d’euros de dette, soit 2254 Mds (Pour comparatif le PIB à fin 2016 était de 2208 Mds). Mais avec des programmes tel que ceux de Marine Le Pen et surtout de Benoit Hamon, le déficit va exploser (Voir mon article précédent). La dette va donc dépasser très largement le niveau du PIB soit 100%, alors qu’elle était de 20% en 1980. Avec ces mêmes programmes, celui-ci va stagner, ce qui va obliger le nouveau gouvernement, si c’est l’un des deux qui le gère, à augmenter fortement les prélèvements : taxes, impôts, cotisations, etc. Ce qui va diminuer le pouvoir d’achat, la consommation, les commandes des entreprises, les investissements et augmenter fortement le chômage. Alors que presque tous les pays européens sont dans une courbe totalement inverse, ascendante, portés par des taux d’intérêts très bas pour l’état, les entreprises, les particuliers, un euro au plus bas et un pétrole à un prix restant acceptable malgré sa remontée.

En France, les prélèvements atteignent 45,2% du PIB, alors que la moyenne est de 34,4% dans les 29 autres pays de l’OCDE et 39,6% pour l’UE. La France est en fait, surtout « plombée » par le niveau élevé des cotisations sociales et par un social généreux distribué tout azimut.

Pourquoi de tels déficits ?

Les déficits sont surtout causés par la dépense publique au regard d’une stagnation du PIB, donc de la croissance. Celle-ci a atteint un niveau record de 57% du PIB soit 13 points de plus que notre voisin allemand ! L’écart entre les 4 principaux pays européens est passé de 8,5% à 11,5%. Même la Grèce et l’Italie, le Portugal, l’Espagne ont une dépense publique bien inférieure à la France !

Techniquement pour la diminuer, il suffirait d’augmenter le PIB. Prenons un exemple : 1260 Mds de dépenses pour un PIB de 2210 Mds = 57% actuels Un autre exemple : 1260Mds de dépenses et un PIB à 2500 Mds = 50%, soit presque la moyenne de l’UE. Et cela sans toucher aux dépenses. (Et un PIB qui augmenterait un peu plus de 13%)

Comment augmenter le PIB ? « C’est simple », il suffit d’augmenter les heures travaillées d’autant, puisqu’elles sont proportionnelles au niveau de celui-ci. Ce qui revient à augmenter les heures d’environ 13%. Passer de 35 heures à 40 heures, cela représente 12,5% de plus d’heures payées, presque l’équivalent. Donc une seule loi, (40h) nous placerait dans la moyenne de l’UE sans toucher à la dépense publique !

En plus, les caisses de Sécurité sociale, de retraite, d’Assedic redeviendraient toutes positives (plus de concertation pour cette dernière). Le niveau de la France remonterait de plus de 10%, d’où une consommation en forte progression, un chômage en diminution et la « machine est lancée ». Que penser des 32 heures lancées par Benoit Hamon, la retraite à 60 ans de Marine Le Pen ! Elles vont complètement à l’encontre de la démonstration établie ci-dessus. Comprenne qui voudra !!!

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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