Face à la détresse des jeunes, le gouvernement et la société civile se mobilisent

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Par Rédacteur Publié le 9 septembre 2021 à 14h31
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82%82% des étudiants avec un emploi rémunéré ont rencontré des difficultés financières durant la Covid-19.

C’est une décision qui ne manquera pas de faire des heureux. Lundi 6 septembre, Jean Castex a annoncé la prolongation jusqu’au 30 juin 2022 des aides de France Relance pour l’apprentissage.

Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », l’Etat a lancé à l’été 2020 une aide exceptionnelle d’un montant de 5 000 euros pour le recrutement d’un alternant de moins de 18 ans et de 8 000 euros pour celui d’un alternant majeur. Réclamé par les entreprises, ce dispositif annule quasiment le coût de l’apprenti la première année pour l’employeur.

Plan “1 jeune, 1 solution” : un bilan positif

« Les résultats sont là » en matière d’insertion professionnelle, a déclaré M. Castex le 6 septembre dernier, à l’occasion des rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux. « Nous croyons à l’apprentissage », a-t-il ajouté tout en insistant sur le « record historique » de plus de 500 000 contrats d’apprentissage signés en 2020.

La Dares (Direction de la recherche du ministère du Travail) a en effet recensé 525 600 contrats en 2020, soit une progression de 42 % par rapport à l’année précédente. Sur les six premiers mois de 2021, près de 65 000 contrats ont été signés, contre 20 000 en 2020 et 16 000 en 2019.

L’annonce du premier ministre intervient alors qu’une nouvelle enquête révèle les inquiétantes conséquences de la crise sanitaire sur les jeunes français.

Les jeunes face à d’importantes difficultés

D’après l’étude Ipsos pour la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), plus des trois quarts (76 %) des 18-25 ans déclarent avoir été affectés au niveau psychologique, affectif ou physique depuis le début de la crise sanitaire. Cette proportion atteint 83 % chez les étudiants. Pour la Fage, « cette détresse vécue par les jeunes est d’autant plus inquiétante que plus du quart d’entre eux (27 %) déclarent avoir eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise ». Le taux est de 31 % chez les étudiants.

L’incertitude concernant l’avenir, la solitude, les angoisses liées au coronavirus et à la santé, les inquiétudes liées aux examens et aux difficultés à suivre les cours en distanciel ou encore les difficultés financières sont les principales causes de la détresse mentale chez les jeunes. L’étude révèle en effet que deux étudiants sur cinq ont renoncé à des soins depuis mars 2020 (soit 40 % d’entre eux, + 11 points par rapport à 2020). Les deux tiers (66 %) affirment avoir eu des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine et équilibrée. Par ailleurs, 82 % des étudiants avec un emploi rémunéré ont rencontré des difficultés financières depuis le début de la crise sanitaire.

Autre résultat inquiétant : 86 % des jeunes se disent inquiets concernant leur avenir. Et pour cause : près de la moitié (43 %) des sondés ont vu leur projet d’orientation modifié ou arrêté. La quasi-totalité (94 %) des étudiants déclarent en outre que la crise a provoqué un décrochage dans leurs études. « Depuis un an, la crise nous prive de liberté, de lien social. Moi, ça m’a aussi privé de revenus. Je voulais travailler le week-end en parallèle de mon CAP pour gagner un peu d’argent, mais toutes mes candidatures sont restées sans réponse à cause de la crise », témoigne Mehdi, 19 ans. Son cas n’est malheureusement pas exceptionnel.

Aider les jeunes quoi qu’il en coûte !

D’où l’appel lancé par les leaders patronaux à l’adresse de Jean Castex : « Attention à ne pas casser la dynamique de l’apprentissage », qui a démontré son efficacité en matière d’insertion professionnelle.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, avait elle aussi décidé de soutenir les jeunes en prolongeant l’aide financière destinée aux jeunes diplômés anciens boursiers. Sont concernés les moins de 30 ans ayant décroché au minimum un DUT ou un BTS (Bac+2) en 2020 ou 2021 et ayant bénéficié d’une bourse sur critères sociaux au cours de leurs dernières années d’études. Ils doivent également être inscrits à Pôle emploi et ne toucher ni l’allocation-chômage, le RSA, l’ASS (allocation de solidarité spécifique) ou la Garantie jeunes. Ils ne doivent enfin ni être en formation ni avoir repris de nouvelles études.

Par ailleurs, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a reconduit jusqu’à l’été 2022 sont dispositif « Objectif premier emploi » en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés dans le cadre du plan gouvernemental « 1 jeune, 1 solution ». L’association, qui a « accompagné 50 000 jeunes diplômés de septembre 2020 à l’été 2021 », souhaite désormais « accompagner 40 000 jeunes de l’enseignement supérieur dans leur recherche d’un emploi, stage ou alternance, entre la rentrée 2021 et l’été 2022 ».

Des initiatives qui indiquent que, pour les jeunes, le « quoi qu’il en coûte » n’est pas près de s’achever.

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