Moins d’une chance sur quatre que la Grèce sorte de la zone euro en 2015

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Par Christopher Dembik Modifié le 18 février 2015 à 7h40
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751 eurosAlexis Tsipras veut relever le salaire grec minimum à 751 euros.

La phase de consolidation sur le marché boursier reste relativement limitée ce matin, en dépit du nouvel échec de la réunion de l’Eurogroupe à propos de la Grèce.

Cet échec était attendu par tous les participants, en raison des faibles points de convergence entre Athènes et les autres capitales européennes.

Peu de chances que la Grèce sorte de la zone euro

Il y a certainement moins d’une chance sur quatre que la Grèce sorte de la zone euro à court et à moyen terme. Un compromis parait inévitable puisque le pays ne peut pas se passer de la protection offerte par la Banque Centrale Européenne. Il est certain que la Banque centrale grecque n’aura pas la même crédibilité vis-à-vis des intervenants de marché que l’institution européenne en cas de Grexit.

Pour éviter le scénario du pire, le nouveau gouvernement grec n’aura pas d’autre choix que d’accepter le maintien du contrôle européen sur le processus de réformes et d’abandonner certaines de ses propositions sociales les moins consensuelles. Il n’y a cependant pas urgence puisque la Grèce peut encore tenir encore deux à trois mois avant d’être réellement en situation de défaut de paiement. Il ne faut donc pas s’attendre à un accord dans les prochaines heures ou les prochains jours.

Grèce : vers une révolte sociale

Le reniement inévitable par le gouvernement grec d’une grande partie de ses propositions électorales risque de provoquer une révolte sociale en Grèce et d’élargir la base électorale d’Aube dorée. Des effets collatéraux sur d’autres scrutins prévus en Europe dans les prochains mois sont également possibles. Cela pourrait notamment renforcer l’adhésion populaire pour le mouvement politique Podemos en Espagne qui, à maints égards, apparait bien plus radical et moins ouvert au dialogue que Syriza.

Dans tous les cas, c’est une Europe moins démocratique et plus technocratique qui devrait émerger de ce nouveau rebond de la crise grecque. On peut craindre, comme en 2010 et en 2012, que le remède qui sera donné à la Grèce ne sera pas suffisant pour guérir le malade. Les responsables européens doivent reconnaître que le pays n’est toujours pas compétitif et financièrement stable. Il ne le deviendra pas rapidement. Il faudra donc accepter une aide prolongée au pays au titre de la solidarité européenne.

A court et à moyen terme, un Grexit parait bien peu probable mais à long terme, c’est certainement inévitable. Une recomposition de la zone euro est en marche.

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Christopher Dembik est économiste chez SaxoBank.

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