Hold up camouflé en vert sur les énergies renouvelables

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 29 novembre 2022 à 9h15
Developpement Durable Energie Business Eoliennes
650 000 eurosLe prix d'usine d'une éolienne est de 650 000 euros, facturée près de deux millions sur le terrain...

Le rapport 2015 de l’Agence Internationale de l’énergie vient d’être publié. Ce rapport insiste sur l’opportunité des énergies renouvelables. Il souligne toutefois que les investissements en recherche et développement sont notoirement insuffisants pour contribuer à la maturité de ces nouvelles technologies, très en retard sur leurs objectifs.

Où sont donc passés depuis dix ans tous les milliards de subventions, et les bénéfices engendrés par des tarifs ultra favorables rendant obligatoire l’achat des électricités renouvelables par les consommateurs sous forme de taxe comme la CSPE, à deux ou trois fois le vrai prix ?

Développement durable : faire de l'argent vite et bien

Ne cherchez pas ! Depuis dix ans, nos subventions ne sont pas allées vers la recherche développement d’industriels vertueux. Elles sont allées droit dans la poche de spéculateurs douteux qui avaient repeint leur façade en vert. Leurs discours n’ont jamais été suivis d’action. Une ministre verte avait repris sans sourciller une erreur de communiqué avez un zéro de trop à 130 000 emplois annoncés au lieu de 13000, ce dernier chiffre atteignant péniblement 3000 dans la réalité, dont seulement 650 opérationnels de terrain et beaucoup d’officines!.... et sans aucun chiffre officiel de Pôle Emploi ou de l’Insee.

Les panneaux solaires issus de vieilles licences chinoises et les éoliennes construites selon des procédés des années 50 ont permis de faire beaucoup d’argent facilement et rapidement, avec la complicité de certains élus, ou la naïveté d’autres. Le coût du panneau solaire entre la production et l’installation a parfois été multiplié par huit. Quant aux éoliennes, alors que le prix moyen du marché international les situe à 650 000 € pièce départ usine, il est fréquent de les voir facturées sur le terrain à près de deux millions pièce, ce qui fait une jolie culbute des intermédiaires.

Le green business en marche

Dans ces mystérieuses opérations, encore moins transparentes puisque les machines sont importées à 85 %, on ne voit pas le plus petit frémissement de centre de recherche, de contrat d’études avec des laboratoires de recherche sérieux. Tout au plus quelques cabinets de relations publiques bénéficient de « subventions » pour mieux faire le siège de personnages politiques alléchés ou dupés, ou de « conférences » notoirement surpayées.

Dans le palmarès des nouvelles fortunes, les nouveaux millionnaires se comptent par dizaines dans les énergies renouvelables. Ils sont sans doute plus car un certain nombre ont même l’indécence de « délocaliser » leurs intérêts, pourtant subventionnés à 100 % par le contribuable. Leurs fortunes totalisées représentent 2 à trois fois le chiffre d’affaires total annuel du secteur… en seulement quelques années…C’est le cas des associés de la filiale principale d’EDF qui ont tous logé leurs intérêts au Luxembourg, alors que des hauts fonctionnaires administrateurs représentant l’Etat siègent au Conseil d’administration, ainsi que des administrateurs indépendants. Peut-être n’avaient-ils pas leurs lunettes ce jour-là ?

Les sociétés d’exploitation sont saignées à vif pour faire remonter les dividendes à ces millionnaires pressés qui savent bien qu’un jour la combine finira par se voir. Et plus, personne ne comprend encore vraiment les flux financiers considérables, totalement occultes dans leurs comptes, des certificats énergie et carbone qui s’échangent dans des marchés gris internationaux. Un banquier américain disait récemment qu’une éolienne était beaucoup plus rentable si elle ne marchait pas, simplement grâce à la revente de certificats d’énergie aux principaux pollueurs internationaux qui s’en servent pour continuer à faire fonctionner leurs projets les plus polluants et les plus rentables. Il est même probable que les certificats de certaines installations sont revendus à plusieurs opérateurs en même temps alors que c’est strictement interdit, mais comme aucun organisme global ne les contrôle… Paradoxalement, le rapport de l’Agence Internationale de l’Energie permet de lever un peu plus le coin du voile.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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