Entrée, plat, dessert : quand le net étoffe sa carte

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Par Tugdual de Dieuleveult Modifié le 30 novembre 2013 à 12h29

S'il est encore difficile pour certains de passer par la fibre pour faire leur marché, d'autres sont de plus en plus séduits par la chose. Et ça, les professionnels l'ont bien compris. L'offre de produits alimentaires en ligne est en train de s'étoffer à vitesse grand V. Et parmi les nouvelles offres qui débarquent sur le Net, nous nous sommes intéresses à trois d'entre elles.

L'explosion des drive

La première, vous la connaissez sans doute, c'est le drive. Cette offre existe, certes depuis un certains nombres d'années, mais elle a tendance à grossir de plus en plus ces derniers mois. La grande distribution se livre en effet une guerre sans merci et les drive sortent de terre comme des champignons. Et il y a une bonne raison pour laquelle Auchan, Leclerc, Carrefour ou Intermarchés s'engouffrent les yeux fermés dans ce mode de distribution.

En réalité, la loi est très stricte concernant les grandes surfaces. Notamment pour ne pas pénaliser les petits commerces. Mais elle est beaucoup moins regardante concernant les drive. L'astuce est simple : les clients ayant déjà payés sur Internet, les drive ne sont, aux yeux de la loi, que de simples entrepôts, des extensions des magasins traditionnels. Ces « entrepôts » ne sont donc pas des locaux commerciaux pour lesquels les autorisations s'obtiennent difficilement quand les autorités les délivrent au compte gouttes. Quelques chiffres vont nous permettre de mieux comprendre : sur les 6 premiers mois de l'année 3013, pas moins de 300 drive ont ouverts leur portes en France. Cela a porté leur nombre à près de 3 300 ! Autre exemple, les drive de Leclerc représentent au moins 5% du chiffre d'affaires de la marque.

Cela dit, toute bonne chose à une fin... Le gouvernement réfléchi en effet à mieux encadrer les drive en précisant la loi, sans doute en créant une taxe qui lui permettrait d'engranger quelques milliers voir quelques millions d'euros...

Gastronet avec Madeleine Market

Le deuxième phénomène concerne une marque qui s'est particulièrement bien développée depuis quelques mois revendiquant 40 000 membres pour plus de 15 000 commandes livrées sur son site. Je veux parler de Madeleine Market. Cette boite qui risque de faire des émules, s'est en effet positionnée sur le marché de l'épicerie fine « de luxe » en ligne. Hé oui, il quand même difficile d'aller sur chaque site Internet des petits producteurs ou dans les boutiques de prestiges pour acheter ici 10g de caviar ou là un foie gras à la truffe...

C'est la que Madeleine Market s'est engouffré. Depuis 2012, le site a créé un partenariat de taille avec Gault & Millau pour la sélection des produits. Une bonne idée qui semble attirer les clients et les mettre en confiance. Autre atout qu'a su développer Madeleine Market, à l'image des sites de vente de chaussures ou de vêtements : la livraison gratuite. Et oui, si les hypermarchés vous offrent la livraison pour un panier de 100 euros, les petites marques, elles, ne le proposent que rarement. Madeleine Market a su le faire et annonce que pas loin de 80% des clients n'ont pas payé de frais de livraison.

La dernière innovation en date que propose Madeleine Market et qui vient conforter cette idée que les pros ne reculent plus devant le net : un panier gourmand sélectionné par un chef de renom. Baptisée «cagette des chefs», ce coffret contiendra plusieurs produits de qualité nécessaires à la réalisation d'une recette élaborée par un chef étoilé.

Vente-privée « Miam-Miam »

Dernière idée qui nous fait dire que l'alimentaire sur Internet va encore se développer : Vente-privée vient de lancer sa propre plateforme de vente en ligne de produits alimentaire. Et elle ne va pas faire ça n'importe comment. Pour Vente-privée, l'objectif c'est origine France. On trouvera donc des produits secs et des produits frais, tous produits sur le territoire national. Cette nouvelle offre n'est pas non plus un coup d'essai pour Vente-privée qui commercialise déjà des lots d'épicerie comme le champagne. Mais, cela montre tout de même le potentiel de la vente de produits alimentaire sur Internet. Car quand Vente-privée se lance sur un créneau, le site à de quoi faire des ravages avec son chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros en 2012, ses 1 800 employés et ses 2,5 millions de visiteurs par jours ! Si certains peuvent avoir peur du mastodonte, on peut se réjouir de l'initiative de Vente-privée qui, assure le cabinet d'Arnaud Montebourg, devrait à terme créer quelques centaines d'emplois directs et induits chez les petits producteurs.

Ces trois exemples nous montrent bien que l'alimentaire à de belles heures devant lui sur le net... sûrement plus que dans la distribution traditionnelle en tout cas. Hediard, qui réalise tout de même un chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros est en grande difficulté, lâché par son actionnaire russe. La société pourrait même déposer le bilan.

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Journaliste pour RMC.fr, Tugdual de Dieuleveult a demarré sa carrière à la télévision en réalisant un documentaire pour Canal+/Lundi Investigation (Dieuleveult : enquête sur un mystère). Il s'investit dans l'ONG Solidarité Internationale et part au Darfour en 2008 pour la Journée Mondiale de l'Eau. En 2010, il rejoint l'équipage de La Boudeuse en Amazonie et participe à l'élaboration de deux documentaires diffusés sur France 5. Il se spécialise ensuite sur le web et collabore avec plusieurs rédactions dont Europe 1, Atlantico, Oh My Food et RMC depuis 2012. Il a intégré Economie Matin dès sa création.

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