Droit à l’oubli : analyse des premieres demandes traitées par Google

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Par Bertrand Girin Modifié le 1 octobre 2014 à 4h38

Avec plus de 21 000 inscriptions en moins de 3 mois sur Forget.me, Reputation VIP a pu observer la façon dont Google traite vos demandes de Droit à l'oubli et vous livre de nouvelles réponses aux questions que vous vous posez.

L'étude réalisée par Reputation VIP est basée sur plus de 15 000 URL envoyées à Google via Forget.me sur 30 pays européens.

Quelles sont les réponses que vous pouvez recevoir suite à une demande de Droit à l'oubli Google ?

Reputation VIP a noté la mise en place d'un système de réponse comprenant 3 possibilités :
- Oui : Google vous annonce que votre demande est acceptée et que vos URL seront désindexées dans quelques heures.
- Non : Google refuse de désindexer vos URL. Le moteur de recherche s'appuie pour cela sur 11 typologies de refus. La plus fréquente étant « Concerne votre vie professionnelle » avec 26% des URL concernées.
- Question : Google vous demande des précisions pour pouvoir étudier votre demande.
Il est important de noter que sur les 15 061 URL étudiées, 7085 URL ont reçu une réponse, tandis que 7976 n'ont pas reçu de réponse, soit 53% qui n'ont pas encore été traitées par Google.

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Les questions portent en majorité sur les éléments suivants :

- Votre demande concerne-t-elle un pseudonyme ?
- Vous avez fait une erreur dans votre demande, pouvez-vous la compléter ?
- Pouvez-vous prouver votre lien avec le pays concerné ?
- En quoi cette URL est-elle inappropriée ou obsolète ?
- Pouvez-vous prouver que vous n'êtes pas coupable de ce dont on vous accuse ?
- Pouvez-vous prouver que ce dont on vous accuse est désormais obsolète ?

Google dit-il souvent oui ?

Reputation VIP a calculé l'évolution de la répartition oui / non dans le temps. Et nous pouvons remarquer que Google a accepté beaucoup plus de demandes au début : 57% de oui en semaine 26, alors que la semaine 36 compte seulement 28% de réponses positives.

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De plus, on peut voir sur la courbe qui compare le nombre de demandes envoyées par semaine avec le nombre de demandes traitées par semaine, que Google recevait beaucoup trop de demandes pour les traiter au départ, mais que le moteur de recherche a progressivement repris pied en traitant désormais plus de demandes qu'il n'en reçoit par semaine.

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Cependant, et même si le temps de traitement évolue considérablement en moyenne, il faut tout de même se rappeler que plus de la moitié des URL n'a pas encore été traitée et donc se préparer à l'éventualité de ne pas recevoir de réponse avant de très longues semaines.

Qu'est-ce qu'un personnage public selon Google ?

Pour aller un peu plus loin dans les types de refus, Reputation VIP s'est plongé dans les réponses négatives « vous êtes un personnage public » et s'est demandé quelles étaient les professions des demandeurs. C'est ainsi que se profile un début de réponse à cette notion restée floue depuis la mise en place du formulaire de Google. Les professions concernées étant les suivantes :

- présentateur télé
- journaliste
- homme/femme politique
- dirigeant de grande entreprise
- artiste connu

Ces éléments sont les témoins d'une première étape essentielle pour le Droit à l'oubli. Google a commencé à mettre en place des moyens et à organiser ses processus. Nous sommes face à une innovation juridique dont on commence seulement à discerner les contours. Il faudra du temps aux parties prenantes, et en particulier à Google et aux CNIL, pour affiner les règles et les bonnes pratiques. Les prochains mois vont nous permettre de découvrir ces évolutions qui s'annoncent passionnantes

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Bertrand Girin est le Président co-fondateur de Reputation VIP, une entreprise qui permet aux marques et dirigeants de maîtriser leur réputation en ligne et qui a lancé https://forget.me un service en ligne de gestion du droit à l'oubli pour les Européens. Auparavant, Bertrand a géré un fonds Européen de capital-risque de 40MEUR et a travaillé pour le groupe Air Liquide. Il est ingénieur diplômé de l'Ecole Centrale Paris. Il a enseigné l'innovation à l'Executive MBA de l'ESSEC et à l'Ecole Centrale Paris. Il enseigne la gestion de l'e-réputation aux diplômés de l'Ecole des hautes études en sciences de l'information et de la communication.

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