Établissements scolaires fermés : quand Macron humilie Blanquer et Véran

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 13 mars 2020 à 11h52
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3,4%Le taux de mortalité du coronavirus a été estimé à 3,4% début mars 2020.

C’est fait : sans la nommer, Emmanuel Macron a mis la France en phase 3, tout du moins partiellement, en commençant par les personnes âgées, les plus fragiles, et les enfants. Jeudi 12 mars 2020, dans son allocution présidentielle, il a annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires de France, des crèches aux universités, dès le 16 mars 2020.

Les très jeunes : le danger public numéro 1

La décision était attendue bien que crainte par les parents qui doivent, désormais, s’organiser : les écoles de France seront fermées. Comme celles du Portugal, d’Italie (où tout est fermé), d’Irlande… Pourquoi l’Hexagone a-t-il tardé à prendre cette mesure reste un mystère. Car depuis quelques semaines, on le sait : les très jeunes sont l’ennemi public numéro 1.

C’est malgré eux que les enfants et les adolescents sont devenus la cible des autorités sanitaires : ils sont des vecteurs insoupçonnés du virus. Chez eux, sans que les scientifiques sachent l’expliquer, le coronavirus Covid-19 se développe avec des symptômes très légers. Par contre, ils peuvent le véhiculer un peu partout.

Car les enfants, du fait qu’ils soient enfants, ne respectent pas les règles d’hygiène : se laver les mains, ne pas se toucher, rester à un mètre de distance… on a beau leur expliquer, et ils ont beau les comprendre, ils ne vont pas les respecter. Que celui qui a toujours fait exactement ce que lui ont dit ses parents leur jette la première pierre.

Et Macron contredit deux ministres en direct

La décision est la plus logique à prendre, même si cela signifie que désormais 12,4 millions de Français ne peuvent plus se rendre dans leur établissement. Forcément, ça va créer quelques soucis aux entreprises et aux familles… mais il faut faire ce qu’il faut faire. Macron l’a dit, dans son allocution : nous ne sommes qu’au début de cette pandémie. D’ailleurs, entre le 11 et le 12 mars 2020, on compte en France 600 cas de plus pour un total de plus de 2.200.

Dans le gouvernement, toutefois, deux ministres ont dû grincer des dents : Olivier Véran, ministre de la Santé, et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation. Toute la semaine, ils se sont employés à dire et répéter que la France n’allait pas fermer ses écoles… jusqu’à réitérer la position le jeudi 12 mars 2020 au matin comme l’a fait Jean-Michel Blanquer sur FranceInfo : « Ce n’est pas notre modèle », a-t-il déclaré.

Olivier Véran, lui, estimait la veille que « Si les écoles sont ouvertes, c’est parce que mettre les enfants à l’école n’est pas dangereux pour [eux] ». Il avait raison pour ce qu’il affirmait, mais également tort : si ce n’est pas dangereux pour eux du fait d’un faible danger du virus pour leur organisme, c’est dangereux pour tous leurs proches.

Et voilà que leur argumentaire, construit et répété des jours durant, éclate en mille morceaux : les écoles sont bien définitivement fermées en France. Avec cette question qui reste en suspens : vu que d’autres pays, bien moins touchés par le virus, ont fait de même bien avant la France, pourquoi le gouvernement a-t-il tardé ? Et quelles conséquences cela aura-t-il sur l’évolution de la pandémie ?

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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