Economie mondiale : objectivement ça va (un peu) mieux

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Par Christopher Dembik Publié le 3 novembre 2016 à 5h00
Conjoncture Economie Mondiale Sortie Crise
2,3 %Le cours des matières premières a grimpé de 2,3 % en septembre dernier.

L'inflation mondiale est sur le point de remonter en raison du cours mondial des matières premières plus élevé, des dévaluations compétitives (inflation importée) et, dans une moindre mesure, de l'augmentation des prix de l'immobilier.

Le principal vecteur de cette évolution est sans aucun doute la hausse du cours mondial des matières premières amorcée au début de l'été (+ 2,3 % en septembre 2016 comparé à septembre 2015). Le prix du pétrole, qui joue un rôle déterminant dans le calcul de l'inflation, a pris environ 55 % depuis son point le plus bas en janvier dernier. Cette tendance à la hausse devrait se confirmer au cours des prochains mois, car la baisse de l'investissement dans l'activité pétrolière sur les dernières années finira par peser sur la production pétrolière. A cela, il faut aussi ajouter la perspective toujours d'actualité d'un accord de l'OPEP concernant les niveaux de production. Le succès de la première émission d'obligations internationales de l'Arabie saoudite il y a deux semaines (le pays a réussi à lever 17,5 milliards $) pourrait encourager le pays à coopérer pour limiter la guerre des prix sur le marché pétrolier, ayant trouvé une nouvelle (et rentable) solution pour injecter des liquidités dans le système. Cet aspect pourrait favoriser la conclusion d'un accord pétrolier durable susceptible d'entraîner une hausse de l'inflation.

Dans la zone euro, les prix du pétrole risquent inévitablement de pousser l'IPCH à la hausse. Comme nous le savons, la courbe de l'inflation dans la zone euro est historiquement fortement liée à l'évolution du cours du pétrole sur une base annuelle. Si l'inflation était parfaitement corrélée au prix du pétrole, ce qui n'est bien sûr pas le cas, elle augmenterait à environ 2,3 % l'année prochaine en considérant un prix de 60 $ le baril. Bien qu'on puisse raisonnablement penser que l'inflation n'atteindra pas ce niveau, elle suit cependant une tendance haussière bien nette. Même en imaginant une baisse du prix du pétrole à 40 $ le baril, l'inflation devrait néanmoins afficher une hausse significative l'année prochaine.

Un signe très positif concernant l'inflation vient de la Chine, où l'IPP vient de franchir la barre du zéro (+ 0,1 % en septembre). Si cette tendance se poursuit en octobre (les chiffres de l'IPP seront publiés le 9 novembre), elle permettra à la Chine de sortir enfin de ce cycle déflationniste. La Chine pourrait passer du jour au lendemain du statut de plus important exportateur mondial de déflation à celui d'exportateur d'inflation, ce qui aurait des implications majeures sur l'évolution de l'inflation mondiale.

Dans de nombreux pays, le cours des matières premières en hausse et les dévaluations compétitives ont entraîné une remontée de l'inflation supérieure aux estimations au cours des dernières semaines. En Nouvelle-Zélande, l'IPC a atteint 0,2 % au troisième trimestre (contre une estimation initiale de 0,1 %) ce qui a temporairement stimulé le dollar néozélandais sur le marché des changes. Au Royaume-Uni, l'IPC a atteint 1 % en septembre, après une hausse de 0,6 % en août due à la baisse de la livre sterling qui a fait remonter les coûts d'importation des producteurs nationaux. Selon nous, les inquiétudes du marché concernant les pressions inflationnistes sont largement exagérées pour le moment. Il semble évident que le gouvernement britannique s'accommode très bien du taux de change plus faible de la livre sterling, car cette situation stimule les exportations, favorise le marché des actions et fournit un avantage concurrentiel aux producteurs locaux au détriment des producteurs étrangers. Une baisse supplémentaire de la livre sterling ne devrait pas constituer une barrière à la mise en œuvre de nouvelles mesures accommodantes par la Banque d'Angleterre. Nous pensons donc que les chances sont toujours bonnes de voir une nouvelle baisse des taux d'intérêt en novembre, ce qui accentuera la dévaluation de la monnaie britannique et augmentera les prix à l'importation.

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Christopher Dembik est économiste chez SaxoBank.

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