Edouard Philippe, prochaine victime expiatoire de l’affaire Benalla ?

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Par Eric Verhaeghe Modifié le 7 février 2019 à 11h57
Echec

C'est maintenant au tour d'Edouard Philippe d'être éclaboussé par l'affaire Benalla. Cet événement tombe mal pour lui ! Entre finances publiques chaotiques et contestation parlementaire au sein même de sa majorité, son parcours politique devrait subir un prochain coup d’arrêt.

La période qui s’ouvre devrait être cruelle pour Edouard Philippe. Le conservatisme très juppéiste du Premier ministre se heurte en effet à ses limites manifestes. Et voilà que l’affaire Benalla éclabousse désormais Matignon.

La situation dangereuse des finances publiques

Nous reviendrons demain sur la question des finances publiques, dont la situation désastreuse mérite un point complet. Elle a été rappelée ce matin par un rapport de la Cour des Comptes, qui s’inquiète de la dégradation des comptes en 2019, alors que les dépenses de l’Etat ont dérapé de 4 milliards en 2018.

Vivement que Didier Migaud rejoigne le Conseil Constitutionnel et qu’il soit remplacé par Pierre Moscovici, beaucoup plus complaisant avec le pouvoir!

D’ici là, l’absence de gestion et de rigueur largement dû à l’indolence d’Edouard Philippe mettent à mal le Premier ministre. Il serait injuste de le rendre responsable unique de cette situation. Mais si l’on cherche un prétexte pour le virer, on l’a!

L’indolence de Philippe fait des ravages dans la majorité

Au sein même du groupe parlementaire En Marche, l’indolence d’Edouard Philippe, toujours plus prompt à justifier qu’on ne touche à rien plus qu’on améliore les choses, commence à produire de lourds dégâts. Après la fronde de 50 députés qui se sont abstenus sur la loi anti-casseurs, le départ de Mathieu Orphelin pour cause de mollesse écologique témoigne de la profondeur du malaise que nous annoncions hier.

Manifestement, le laconisme et la mesure très Conseil d’Etat dont fait preuve Edouard Philippe en toutes occasions ne font pas que des heureux.

Philippe et sa politique industrielle dépassée

Inlassablement, Philippe ressort les vieux réchauffés de l’énarchie avec une sincérité à couper le souffle. On les a encore entendus dans le dossier Siemens-Alstom. Son éloge des « géants industriels européens » comme solution à tous nos problèmes le conduisent à ne pas comprendre une décision salutaire de la Commission Européenne. Une fois de plus, on confond chiffre d’affaires et bénéfice!

Nous vous invitons ici à bien lire nos articles reproduisant la décision de la Commission et les propos de Philippe à ce sujet à l’Assemblée. Ils factualisent le décalage entre l’idéologie énarchique et la pensée européenne.

On notera au passage que Philippe l’européen trouve l’Europe dépassée parce qu’elle propose un marché unique régulé. Nous reviendrons demain sur cette étrange conception philippienne de l’Europe.

Et maintenant l’affaire Benalla

Mais la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase provient de l’affaire Benalla. Personne ne sait si les enregistrements des conversations de Benalla publiés par Mediapart proviennent des services du Premier ministre. Mais une chose n’est plus niée : le docile procureur Heitz s’est saisir d’un dossier après une note d’information de Matignon.

De là à penser que Matignon a exercé une pression politique sur le procureur, il n’y a qu’un pas que de mauvais esprits pourraient franchir pour justifier une éviction rapide du Premier ministre.

Article écrit par Eric Verhaeghe sur son blog

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Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

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