L’énergie éolienne n’est pas la solution

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Par Laure de La Raudière Modifié le 29 novembre 2022 à 9h16

La politique de déploiement d’énergies renouvelables qui a été choisie par notre pays – et que j’avais déjà dénoncée sous l’ancien gouvernement - relève plus du rêve écologique que de l’approche pragmatique des contraintes techniques, environnementales et des coûts induits. Très concrètement, si nous voulons optimiser notre facture énergétique et l’impact sur l’environnement, il y a bien plus à gagner dans l’optimisation de la consommation des ménages et sur le lissage des pics de consommation, qu’en saccageant les paysages français avec des éoliennes.

La bonne nouvelle, c’est que des technologies sont désormais au point pour nous aider à progresser dans ce sens (voir par exemple les propositions de sociétés comme Voltalis…). Aurélien Gay et Marc Glita, ingénieurs élèves de l’école des Mines ont fait une étude très intéressante sur les coûts du « binôme » photovoltaïque + éolien, en se focalisant uniquement sur l’impact du développement de ces énergies renouvelables sur le nécessaire renforcement du seul réseau très haute tension. On y trouve la constatation suivante : « Lorsque les énergies intermittentes représenteront une part significative du parc de production, la gestion des fluctuations de l’offre et de la demande d’électricité demandera des capacités d’effacement, d’appoint et de secours équivalentes à plusieurs dizaines de centrales nucléaires ! »

On a demandé aux auteurs de chiffrer le montant de ce gaspillage (juste pour les lignes à très haute tension, c’est-à-dire sans tenir compte de l’obligation d’achat de l’énergie ainsi produite par EDF, ni des surcoûts liés aux réseaux secondaires). Voici leur réponse : pour le gaspillage, si l'on prend 3 ou 4 000 km de lignes à haute tension à construire, et que l'on les enterre (pour ne pas rejouer Notre Dame des Landes à chaque fois), on obtient 10m€/km x 4000 km soit 40 milliards d'euros. 40 milliards, c'est le montant de l'intervention pour la Grèce !

Pour mémoire, il convient d’y ajouter le coût lié à l'obligation d'achat est de 5 à 10 milliards par an. Au moment où notre pays va devoir impérativement examiner les réductions de dépenses à la loupe, il est urgent d’arrêter le délire du financement des parcs éoliens ou photovoltaïques… Il me semble plus utile et efficace de consacrer nos efforts à une gestion plus intelligente et une optimisation de notre énergie.

Voilà un cas d’école où le bon sens devrait remplacer le « boboisme » : le budget de l’Etat et les paysages de la France ne s’en porteraient que mieux.

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Normalienne et ingénieur en chef des Télécommunications, Laure de la Raudière est une femme politique française et actuelle députée UMP de la 3e circonscription d'Eure-et-Loir. Madame de la Raudière a consacré dans un premier temps sa carrière professionnelle à l’entreprise : d’abord au sein de France Télécom jusqu’en 2001, puis dans le secteur privé à partir de 2002. En 2006, elle s’est associée avec une femme exerçant la même activité, au sein de la société NAVIGACOM. C’est aujourd’hui une PME d’une quinzaine de salariés, faisant appel à 5 ou 6 prestataires en sous-traitance. Elle réalise un chiffre d’Affaires de 2,5 millions d’euros. En 2012, Laure de la Raudière fut réélue député dans sa circonscription.  

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