Engie, à l’aube d’une nouvelle ère

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Par Michel Delapierre Modifié le 6 février 2020 à 13h57
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La fin de l’année 2019 fut très agitée chez Engie en raison de dissensions entre le conseil d’administration et la Directrice Générale, Isabelle Kocher. Cette dernière s’était notamment opposée à tout projet de scission des activités infrastructures gazières, option étudiée par son conseil d’administration. De fait, ces désaccords posaient la question de son avenir au sein du groupe.

Or, selon des informations publiées par BFM le 29 janvier 2020, Isabelle Kocher, dont le mandat arrive à échéance cette année, pourrait ne pas être renouvelée dans ses fonctions. L’annonce pourrait être faite fin février, juste avant la publication des résultats du groupe. Dans la foulée, Jean-Pierre Clamadieu, l’actuel président, pourrait récupérer la direction générale en attendant qu’un remplaçant soit recruté.

Depuis qu’elle a pris les rênes du groupe en 2016, ce n’est pas la première fois que l’on tente d’évincer Isabelle Kocher. Pour l’instant, personne n’y est parvenu. Malgré les oppositions et critiques auxquelles elle doit faire face, elle a toujours résisté, notamment parce qu’elle mène une transformation profonde du groupe pour en faire un géant mondial des énergies propres et parce qu’elle est la seule femme patronne d’un groupe du CAC 40.

De son côté, la directrice générale poursuit méthodiquement sa stratégie et a annoncé le 24 janvier 2020 le regroupement de toutes les activités françaises centrées autour de l’efficacité énergétique sous une même bannière, Engie Solutions.

Qu’Isabelle Kocher parvienne ou pas à se maintenir en poste, la fin du mois de février marquera probablement une nouvelle ère pour le groupe. En effet, l’avenir de la participation de l’État, toujours actionnaire majoritaire, sera posé. L’ouverture du capital des réseaux gaziers de GRT Gaz, GRDF, Elengy et Storengy, voulue par la loi Pacte, semble de plus en plus incontournable. Reste à savoir quelle forme elle prendra et avec quel nouvel actionnaire de référence.

Il semble également inévitable qu’Engie décide cette année de l’avenir de sa participation majoritaire, 32,1%, au sein du capital de Suez. Durant son mandat, Isabelle Kocher a soigneusement préservé l’option de pouvoir monter au capital du groupe d’environnement. Cette option semble aujourd’hui s’éloigner. Si Isabelle Kocher devait quitter la direction du groupe au printemps, le calendrier d’une cession éventuelle pourrait être accéléré.

Si elle avait lieu, cette opération viendrait bouleverser le paysage des services à l’environnement. Suez en quête d’un nouveau partenaire pourrait être tenté d’étudier une nouvelle fois un rapprochement avec son concurrent historique Veolia. Un serpent des mers qui alimente les rumeurs du secteur depuis de nombreuses années. Un tel rapprochement ne sera pas simple notamment car il induit des questions de position dominante et de distorsion de concurrence. Enfin, depuis 2019, Suez est dirigé par un nouveau directeur général, Bertrand Camus qui est parvenu en moins de 12 mois, à refonder l’organisation et la stratégie du groupe. Philippe Varin, l'ancien président du directoire du groupe Peugeot, remplacera Jean-Louis Chaussade à la présidence du groupe dès le printemps. L'arrivée de ce grand patron industriel à la tête du géant de l'environnement semble indiquer une volonté d'avancer sereinement et d'en finir avec les batailles d'égo au sein de la gouvernance.

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