La toute-puissance des entreprises, un immense danger pour chacun de nous !

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Par Charles Sannat Modifié le 12 avril 2017 à 13h59
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800 MILLIONS $United Airlines a perdu 800 millions de dollars en Bourse après le scandale du passager sorti de force de son avion.

Vous avez sans doute croisé cette information concernant l’évacuation musclée d’un passager United Airlines qui, précisons-le, a eu pour seul tort non pas d’agresser le personnel, ou encore d’être saoul, ou d’une manière ou d’une autre d’importuner ou d’empêcher le vol. Non, le seul tort de cet homme disais-je a été de monter dans un avion avec un billet, après avoir été enregistré et donc dûment autorisé à entrer dans ledit avion.

Le seul tort donc parce qu’on le cherche encore, c’est de se retrouver dans un avion où il y a 4 passagers en trop…

Vu que même les terroristes ne peuvent plus monter dans les avions, surtout aux États-Unis, la question qui se pose est de savoir comment diantre une entreprise comme l’United Airlines, qui n’est pas la première venue dans le monde de l’aviation commerciale, a pu commettre une telle bourde.

Mais en plus, ils ont tiré à la courte paille c’est-à-dire au sort, les 4 passagers qui devaient sortir.

À son nom ledit gus n’a pas voulu sortir, police, vigile, tutti quanti et à la fin, un pauvre type se retrouve tiré inconscient et sanguinolent d’un avion juste parce qu’il a été tiré au sort pour compenser les bourdes d’une entreprise, et pire… pour compenser les failles d’un système commercial visant le profit à tout prix et le mépris le plus total des clients et de leur humanité.

Les excuses pathétiques, et très révélatrices d’un système, du « pédégé » de la compagnie

« Les vidéos mises en ligne par des passagers montrent le moment où trois policiers s’approchent d’un homme d’origine chinoise déjà installé sur son siège. Ce dernier commence à hurler lorsque l’un des agents le saisit de force. Il se cogne ensuite violemment sur l’un des accoudoirs avant d’être traîné au sol jusqu’à la sortie. Une fois au sol, l’homme, semblant inconscient, est tiré sur toute la longueur du couloir sous les yeux des passagers indignés.

Après plusieurs heures de controverse, le PDG de United Airlines, Oscar Muñoz, a affirmé qu’il s’agit d’«un événement qui nous bouleverse tous ici chez United». «Je m’excuse d’avoir dû replacer ces clients ailleurs», poursuit-il dans un communiqué publié sur le site de la compagnie lundi. «Nous tentons également de contacter ce passager pour lui parler directement et pouvoir résoudre ce problème». »

Le problème fondamental, ici, n’est pas le cas isolé de ce gus, dont on a « que faire » de manière générale, le problème c’est que le cas de ce type révèle un système devenu totalement fou et hors de contrôle.

Le patron de la compagnie ne s’excuse qu’à peine, son seul problème étant non pas ce qu’il s’est passé et la façon dont cela a été géré, mais bien de s’être fait attraper et filmer. C’est le seul véritable problème de cette compagnie aérienne, et… de toutes les autres !

Des compagnies devenues juste totalement arbitraires et totalitaires vis-à-vis de leur propre clientèle. Des clients d’ailleurs que les industries n’hésitent plus à tuer au sens propre du terme avec leurs produits sans que cela ne leur pose aucun problème de moralité.

Vous êtes en plein totalitarisme marchand.

Il va vraiment falloir encadrer les vidéos comme on le fait pour les « fake news ».

Évidemment, Internet, les réseaux sociaux, les vidéos que chaque citoyen peut faire avec son téléphone, tout cela rend visible aux yeux de tous les dérives évidentes de certains.

C’est d’ailleurs le cas avec l’information et tous les débats autour de ce que l’on appelle les « fake news », ou les « fausses nouvelles » comme on pourrait le traduire en français.

Bien souvent, les grands médias servent de moyen d’intoxication des masses et de propagande. Pourtant, ceux qui tentent de dire autre chose, ou de faire valoir un point de vue différent, ce qui est tout de même la base de la démocratie, finiront par être tout simplement interdits.

Interdit d’ailleurs aussi sans doute bientôt de partager des vidéos qui « mettront en cause l’image d’une entreprise » et hop ! voilà, le tour est joué, et croyez-moi, ce tour sera joué.

Vous croyez cela impossible ? Pourtant, il est déjà formellement interdit par la loi d’appeler à boycotter un pays ou une entreprise. Interdit. Personne n’a le droit d’appeler au boycott d’une compagnie comme United Airlines. Hein… Hein…  ?" Sinon, zou, procès !

Les grandes multinationales, qui ont les moyens non seulement d’assigner les États mais aussi de corrompre massivement les politiciens à force de plus ou moins grands arrangements, accompagnées d’une cohorte de lobbyistes capables de se charger de la gestion quotidienne des petits à-côtés, sauront faire passer une telle législation.

Vous pouvez avoir raison, faire valoir vos droits devient de plus en plus long, coûteux, et complexe !

Alors, ce pauvre gus avait payé son billet.

Il était dans le bon avion.

Il a bien été « enregistré ».

On lui a attribué sa place…

Il aurait pu se faire tuer.

Il pourra porter plainte.

Prendre un avocat.

Puis aller en appel.

Et en appel d’appel, (je ne sais pas exactement comment cela fonctionne aux USA mais vous voyez l’idée) et dans 15 ans, son histoire finira devant la Cour Suprême, qui rendra un jugement plus ou moins clair.

La justice sert désormais les puissants et les multinationales, et ce sera encore pire lorsque nous aurons accepté de privatiser notre justice et de la remettre à des tribunaux privés d’arbitrages !

Puis les armées et la police serviront de bras armés à ces corporations, et c’est déjà en grande partie le cas avec l’armée américaine qui protège à Bagdad le ministère de l’Énergie et laisse, en face, le plus grand musée irakien se faire piller.

Il a donc raison ce pauvre gus, comme tous les pauvres gus que nous sommes, mais pourtant, il aura tort quand même, et faire valoir ses droits sera un long et douloureux parcours du combattant.

Il gagnera sans doute à la fin, après y avoir laissé sa santé, sa famille, et quelque part, sa vie.

Le méchant, aujourd’hui, l’ennemi réel de tous les peuples de la planète est rarement le peuple voisin, même si ce dernier peut être instrumentalisé.

La réalité, c’est qu’aujourd’hui, l’ennemi terrible que nous affrontons, est celui que j’appelle le système totalitaire marchand et qui regroupe aussi bien les mondialistes que les grandes compagnies et qu’un nombre certain de politiques servant la soupe.

Ce système veut la disparition des nations, des différences, des droits, et des coutumes, ce système ne reculera devant rien pour annihiler tous ceux, et tout ce, qui pourront lui opposer une résistance.

Ce système ne supporte aucune contradiction, aucun contre-pouvoir.

Ce système est un totalitarisme aussi dangereux que tous ceux qui ont déjà ravagé la planète et il doit être dénoncé et combattu sans relâche.

Le bonheur et la grandeur n’ont jamais résidé dans le matérialisme, la consommation et « l’Hanounanisation » des esprits.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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