Entreprises, optez pour le sans-bureau fixe : le remote-working !

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Par Ziad Wakim Publié le 27 février 2018 à 5h00
France Entreprises Travail Distance Regles
12 %Le nombre de télétravailleurs a augmenté de 12 % en 2016, en Europe.

Travailler dans une entreprise en remote, c’est faire une expérience culturelle et opérationnelle gagnante, à condition d’utiliser les bons outils et de maîtriser les risques de cette organisation.

??A la différence du télétravail, qui permet aux salariés de travailler ponctuellement d’un endroit précis (généralement du lieu de résidence), le travail en remote permet à chacun de travailler en mode nomade tous les jours et de n’importe quel endroit. Pour la majorité des entreprises françaises et dans l’imaginaire collectif, cette organisation du travail ne va pas de soi. Pour certains managers, c’est même une hérésie : comment contrôler les équipes dans ce contexte ? ?

Pourtant, le travail en remote est loin d’être baroque. Au contraire, il s’agit même d’une organisation de travail diablement efficace. Une start-up comme Kumbu, un média comme Buffer ou une entreprise de 300 personnes comme Automattic (qui gère WordPress) ont tous adopté cette méthode avec succès. Voici quelques astuces et conseils pour y parvenir. ?‍

Un cadre juridique indispensable ?

Une entreprise qui travaille en remote doit tout d'abord avoir une adresse : c’est simple, il existe de nombreux services de domiciliation. Ensuite, il y a la question de la gestion du temps de travail. L’idéal est d’identifier une convention collective compatible avec le forfait jour : chacun justifie son temps de travail et travaille un certain nombre de jours dans l’année. Par ailleurs, tout le matériel nécessaire pour le travail à distance est à la charge de l’entreprise (connexion internet, ordinateur, etc.). ?Enfin, il faut s’assurer que chacun vive bien le travail à distance au cours de l’entretien annuel. ?

Une culture d’entreprise différente ?

Travailler en remote, c’est observer trois principes qui façonnent une nouvelle culture d’entreprise :

 ?- Etre explicite. Il faut dire les choses clairement, avec des mots simples comme « oui », « non », « je n’ai pas compris », « qui le fait ? » , « c’est pour quand ?»?.? Etre explicite, ça veut parfois dire être plus brutal ?— ?alors il faut adoucir la brièveté de ces formules, avec des emojis ou des images animées. Cela prend un peu de temps pour s’habituer !

 ?- Etre asynchrone. Il ne faut pas s’attendre. Le remote implique de savoir communiquer à travers les fuseaux horaires. Cela implique aussi de se sentir autorisé à prendre des décisions quand il le faut, sans perdre de temps. Avoir confiance dans les autres comme en soi, et autoriser l’échec. ?‍

- Etre créatif. S’il y a une façon de faire qui ne fonctionne pas en remote, il faut trouver un moyen d’arriver au même résultat en faisant autrement. Par exemple, le brainstorming à distance ne fonctionne pas vraiment ; un membre de l'équipe préparera donc la réunion et mènera l'échange puis synthétisera les idées dans un document commun. ?

Se fixer des rituels ?

Comme la vie de bureau, la vie en remote a besoin de rituels? - c’est ce qui permet d’être efficace, mais aussi de rester en contact et de sentir qu’on travaille dans une même équipe, et pas « pour » une équipe. ?

- Tous les jours, se dire bonjour. C’est important, cela permet de signaler qui est là, de donner rapidement un statut, et de démarrer la journée ensemble.

- Dans la journée, se tenir au courant des tâches effectuées, et passer à la vidéo le plus souvent possible.  ?> Toutes les semaines, réaliser un débriefing de ce qui a marché et n’a pas marché, puis l'écrire dans un document commun. Cela permet aux absents de se tenir au courant.

- Tous les trimestres, organiser une réunion en réel et faire un point sur la façon de fonctionner. ?C'est l'occasion de se retrouver et de partager ses commentaires. ?

Des outils précieux ?

Pour que ces rituels se mettent en place et soient efficaces, il faut des outils. Mais ces outils ne sont utiles que si l'on a des processus clairs et des conventions communes pour les utiliser. En voici quelques-uns (il existe des équivalents tout à fait performants ailleurs)?:

- Slack : Une application de chat, plutôt bien organisée pour l’entreprise. Slack, c’est un peu le “bureau”?—?quand on se connecte à Slack, on arrive au bureau. Ce chat permet de se poser des questions, de bavarder ou de trouver des solutions à des problèmes ensemble. Il est aussi pratique pour partager des documents et les retrouver.

- Appear.in : Pour les réunions de travail ou les activités “en paire”, Slack ne suffit plus et mieux vaut passer sur la vidéo d'Appear-in. Appear-in fonctionne sur toutes les plateformes et permet le partage d'écran ainsi que l'enregistrement de la réunion.

- Asana : Ce qui se passe dans Slack, ou dans Appear-in, n’a pas vocation à perdurer. Pour prendre des décisions ?ou fixer des deadlines, l'outil Asana est tout indiqué. Asana, c’est à la fois un système de gestion des tâches et un substitut au mail.

?Encadrer les limites du travail en remote

Il existe aussi des limites au mode de fonctionnement distribué. La première difficulté, c’est de se faire une bonne idée de l’état des troupes. La souffrance au travail n'est pas l’apanage des grandes entreprises ou de ceux qui travaillent dans un bureau. Or, il est par définition plus difficile de détecter le mal-être au travail en remote.

La gestion de l’arrivée des nouveaux au sein d'une entreprise représente une autre difficulté. Il est important de faire coïncider ces arrivées avec une réunion trimestrielle physique par exemple.

Enfin, quand on travaille à distance, on est plus facilement seul.e?—?on rencontre moins de gens, et on peut se sentir rapidement isolé.e. Mieux vaut varier les lieux de travail ou les coworkings et participer activement aux Meetups, rendez-vous et évènements dans sa région?— pour se créer une communauté avec laquelle partager ses succès et ses questionnements.

?Les atouts du travail en remote

Les risques du travail en remote peuvent parfaitement être désamorcés s’ils sont encadrés. Ne restent alors que les avantages du travail en mode nomade : un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle, une meilleure productivité grâce notamment à la diminution voire l’annulation du temps de trajet pour aller au boulot.

?Par ailleurs, dans une phase de développement, le remote représente un avantage certain en termes de coûts. Enfin, cette organisation favorise la marque employeur car elle permet de recruter des talents où qu’ils soient, en s’affranchissant de la contrainte géographique.

?En conclusion, le travail en remote permet d’avoir des vies plus satisfaisantes, pour s’occuper des enfants ou pour voyager à travers le monde. C’est un modèle d’organisation en plein essor qui recentre le travail sur la productivité, avec moins de perte de temps que dans la vie de bureau.

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Ziad Wakim, CEO de Kumbu

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