L’Espace-entreprise : un atout-maître pour les créateurs !

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Par Jacques Martineau Publié le 29 mars 2016 à 7h04
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22%22 % des espaces de coworking en France proposent une tarification à l'heure.

Interview de Robert Depouilly (Sogerode) par Jacques Martineau (Club Espace 21)

Trop souvent on oublie un facteur essentiel de l’échec en entreprise : les mauvaises conditions de travail et les défaillances de l’environnement. C’est pourquoi nous avons décidé aujourd’hui d’aborder le sujet et de donner la parole à Robert Depouilly, qui est un précurseur et innovateur dans l’immobilier d’entreprise à « taille humaine » au service de créateurs, chefs d’entreprises ou responsables d’unités de grands groupes. Nous avons jugé intéressant de l’interroger.

Monsieur Depouilly, pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qui vous a amené à vous engager dans cette voie ?

Cela a commencé, il y a très longtemps, le contexte était favorable. C’est pourquoi j’ai réagi. Nous étions et sommes toujours situés à Rueil-Malmaison, en limite de Suresnes et de Saint-Cloud où étaient implantés depuis de nombreuses années différents acteurs de l’industrie française. Nous souhaitons d’ailleurs à cet effet remercier la Direction du Développement Economique de la Ville de Rueil-Malmaison et de l’Agglomération du Mont Valérien (CAMV) qui a toujours su et qui sait encore attirer les très grandes entreprises.

A l’époque en 1971, cet immeuble aurait pu être des « plus communs ». En fait il n’en a rien été, nous avions l’avantage d’être proche de certaines usines de production de très grands groupes. Ceci nous a permis de travailler avec certains de leurs sous-traitants tels que SM Electronique (pour Dassault, Snecma et CEA), Transel, ETDE, Forclum (pour EDF). Nous avons aussi accueilli Ciba Ceigi, Unilever, Degremont (filiale de Suez) et Renault.

Mais quelles étaient précisément leurs demandes ?

Toutes ces sociétés avaient le souci d’avoir des prestataires de « proximité » et de créer des filiales pour assurer le suivi de leur production et les réponses aux appels d’offres dans leur diversification. Face à cette demande implicite, nous nous sommes adaptés en proposant une offre, immobilière et de services, de locaux industriels et de recherche de pointe. Ces sociétés ont créé plus de 2500 emplois malgré les crises que nous avons traversées en 1973 et 1993.

Depuis ces origines, comment avez-vous vu évolué les besoins ? Par étapes ou en continu ?

Jusqu’au début des années 2000, la France produisait dans la petite, moyenne et très grosse industrie. Les choses ont changé d’une part par la délocalisation et la concurrence des pays émergents, d’autre part par la mondialisation. Cette étape franchie, nous nous sommes retrouvés dans une évolution restrictive importante des besoins qui a entrainé chez nous une baisse d’activité. Il a fallu repartir sur de nouvelles bases, avec un service aux créateurs d’idées et d’entreprises, entrainant désormais une adaptation permanente au changement et aux nouvelles technologies.

Comment percevez-vous ce changement permanent aujourd’hui ?

Il faut offrir aux grands groupes installés dans le département des « Hauts de Seine » la possibilité de disposer de locaux et services de proximité afin de maitriser leurs prestataires et sous-traitants. Cela me semble encore une excellente opportunité.

En conséquence, il a fallu adapter les locaux en permanence au changement en les rendant « upgrade » à la création et à l’innovation en répondant à une demande « sur mesure ». C’est là un des avantages de ce type d’ensemble immobilier.

Deux mots sur le comparatif entre « petits immeubles » et « grands ensembles » ?

Les petites structures, petites unités ou petites sociétés filiales ont besoin d’une identité propre et équitable. Leur situation dans de « grands ensembles » à l’intérieur de grands groupes contribue au contraire à les étouffer d’emblée. Si ces derniers en prennent conscience, ils se retourneront vers nos offres car la tendance aujourd’hui est plus tournée vers l’immobilier de proximité, facilement accessible.

Autrement dit, vos cibles, ce sont d’abord les petites et très petites entreprises ?

Non nous ne raisonnons pas de cette façon. Pour nous, il s’agit plus d’une rencontre entre une offre et une demande. Les gérants ou chefs d’entreprise sont à la tête aussi bien de très petites, de petites ou de moyennes entreprises.

Sont aussi intéressés des Directeurs ou des Chefs de projet d’unités autonomes de grands groupes. Comme nous voudrions l’exprimer, la réussite de l’offre et la satisfaction du « Client » viennent surtout de l‘adaptabilité de cette offre. Cette forme de « sur-mesure » est essentielle.

Vous parlez de pépinières d’entreprises ?

Oui, bien sûr. C’est en fait une structure que nous avons toujours favorisée. Elle est destinée à stimuler la création de micro-entreprises, l’encouragement de « start-up », et/ou le développement d’entreprises en leur apportant tout le soutien technique et les services indispensables dans un environnement favorable communicatif toujours à « taille humaine ».

Dans ce type de structures, c’est aussi le coworking qui prévaut ?

La qualité de l’environnement de travail, matériel et humain, est une composante essentielle du succès. C’est pourquoi, nous avons anticipé pour créer les conditions d’une interactivité entre les personnes et les sociétés présentes. Avec un espace de travail partagé et un réseau de savoir-faire et de compétences nous parvenons à faciliter l’échange et l’ouverture à l’autre. C’est ceci qui correspond à ce que l’on qualifie maintenant de « coworking » en entreprise. Avec une adaptation permanente à l’informatique et aux nouvelles technologies, des installations de qualité doivent répondre à tous ces besoins d’exception, sans oublier la sécurité, la confidentialité et la convivialité.

Oui, mais dans le contexte actuel, qu’est-ce qui peut entraîner des créateurs à se tourner vers vous et ce type de structure ?

Aujourd’hui, parler d’entreprendre est presque considéré comme une hérésie dans un contexte économique difficile où les mots redressement, liquidation, faillite, licenciement, chômage, cessation d’activité, prud’hommes, etc. sont les plus courants.

Pourtant en France, il existe heureusement encore des dizaines de milliers de femmes ou d’hommes, débutants ou confirmés, passionnés par leur envie d’entreprendre, de créer et de réussir. Leur réussite ne peut tenir qu’à un fil et bien souvent cela ne tient qu’à quelques détails pour les uns mais très importants pour les autres. Mais nombreux sont ceux pour qui chercher des locaux dans un environnement structurel moderne « ad hoc » et de qualité pour s’installer est toujours un problème essentiel dont il faut tenir compte suffisamment en amont et avec le plus grand soin.

Réalisée par Club Espace 21

Image Jacques M

Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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