Comment survivre à la fin de l’état providence !

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Par Charles Sannat Modifié le 1 août 2017 à 10h30
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60 EUROSLes APL vont baisser de 60 euros par an pour les bénéficiaires.

Cette question, depuis quelques jours, n’est plus théorique.

Cette question, depuis quelques jours, n’est plus juste un exercice rhétorique, intellectuel ou économique.

5€ d’APL en moins. C’est n’est rien en soi, c’est un symbole majeur.

Alors évidemment, les bons démagos sont arrivés à l’Assemblée nationale en tenant quelques sacs de pâtes pour montrer ce que 5 euros peuvent représenter en courses alimentaires, à ceci près que les Restos du cœur et l’ensemble des autres associations et épiceries solidaires font que, globalement, tout le monde peut se nourrir sans avoir à dépenser 5€ ou plus et c’est tant mieux ! C’est heureux.

Alors cela couine, cela crie, « ils » veulent leurs sous.

Le dire et l’écrire m’a valu une volée de bois vert et quelques beaux messages d’insultes.

Et vous savez quoi ?

« Pourtant elle tourne », disait-il de la Terre à une époque où c’était une hérésie.

A au sujet qui nous occupe, nous pourrions dire « et pourtant l’État-providence c’est fini ».

Alors vous pourrez couiner, frapper, taper du pied, peu importe, c’est terminé, et il va falloir que vous appreniez à vivre et oui, pour certains à survivre par vous-même.

Ces 5€ de moins sur chaque APL, c’est le symbole idéologique de cette rupture qui va justement matérialiser le passage d’une société du tout assistanat à une société où vous allez devoir affronter la dureté de la responsabilité personnelle, et oui, dans de telles sociétés, « gare aux faibles ».

Il y a deux niveaux de réaction. La réaction collective et la réaction individuelle.

Collectivement, vous pouvez aller participer aux grands moments d’expiation nationaux, aux grands exutoires, inutiles d’ailleurs dans 90% des cas, que sont les manifestations qui servent juste à vous faire du bien et à vous faire croire que vous avez tout essayé ! Très bien.

Individuellement, vous pouvez vous préparer à la fin de cet État-providence et les premiers touchés, comme je le dis depuis des années, seront toutes celles et ceux qui bénéficient et vivent de la dépense publique.

Les fonctionnaires et leur point d’indice gelé.

Les retraités qui sont pas ou peu revalorisés et qui prennent de plein fouet les hausses de la CSG par exemple.

Les assistés ? beurk pas beau comme mot, donc disons pudiquement et en politiquement correct les « bénéficiaires des minimas sociaux », hahahahaha, j’adore cette périphrase suintant la démagogie et le politiquement correct.

Alors j’ai reçu des tonnes de courrier. Vraiment. Suite à mon édito sur les 5€ d’APL en moins. Et ce qui en ressort est assez hallucinant.

Parmi mes lecteurs, il n’y a que des faux pauvres et c’est le cas à 100% !!

Hurlements…

Je sais, je sais… Sauf que déjà, ils me lisent par Internet grâce au tarif social d’Orange pour avoir l’ADSL. Ils ont aussi un ordinateur fut-il vieux et de récup. C’est donc une définition spécifique de la pauvreté et les vrais pauvres, eux… ne peuvent pas me lire. Que ceci soit donc dit. Écrit. Et me vaudra sans doute encore plein de mails d’insultes.

Ensuite, et plus intéressant, ce qui est frappant, c’est de voir, et ce n’est pas une critique mais une constatation factuelle, que les gens agissent comme des agents économiques !

Ils se livrent donc à de savants calculs parfaitement légitimes entre bénéfices escomptés pour faire un travail à la « con » par rapport à l’effort à fournir et à ce que l’on reçoit comme aide dans le cadre des « minimas sociaux » qui permettent de surcroît de ne rien payer ou presque.

La conclusion est évidente. Techniquement, il vaut mieux avoir le RSA, les APL et la CMU, en plus avec deux enfants, c’est nettement plus rentable, que d’aller travailler pour le SMIC, 980€ net avec des frais de transport, des frais de gamelle sans compter l’effort à fournir tous les jours. Hurlements encore. Et pourtant…

Résultat : ils couinent, ne veulent pas se faire réduire de 5€ car la soupe « est aussi bonne » pour les petits (façon d’acheter la paix sociale pour les gros poissons).

MAIS… l’inconfort relatif de l’assistanat est nettement plus agréable que l’inconfort d’un boulot de merde pour un salaire de merde !
C’est un calcul d’agent économique.

MAIS… les règles vont changer et les minimas sociaux vont devenir de véritables aides de subsistance car vous ne pouvez pas espérer que, dans une Europe pour laquelle les gens votent tous (car l’Europe c’est la paix), le bulgare gagne 250€ par mois pour bosser 40 heures tandis que le Français, lui, se la coule douce avec un RSA, une APL et une CMU, ce qui représente un coût de plus de 1000 euros mensuel sans rien faire, le tout dans une zone de libre-échange…

Voyez-vous la contradiction dans les termes ?

Non ? Alors je ne peux plus rien pour vous !

Oui, alors que vous soyez concerné ou pas, heureux ou pas, que vous couiniez ou pas, l’État-providence c’est fini !

Il faut donc vous préparer, surtout si vous êtes dépendant de la dépense publique.

Pourquoi ?

Parce qu’il y a peu de travail et que les premiers arrivés seront les premiers servis.

Parce qu’il faut également beaucoup de temps pour se former ou acquérir les bonnes compétences, celles qui permettent, quels que soient vos diplômes, vos origines ou vos capacités,de trouver du travail.

Ce que j’ai voulu vous montrer et vous démontrer dans ma lettre STRATÉGIESce n’était pas un jugement de valeur à l’égard de qui que ce soit.

J’ai voulu vous montrer, témoignage à l’appui, la réalité des choix économiques plutôt intelligents d’ailleurs que font les gens entre assistanat et travail.

J’ai voulu aussi vous montrer comment en sortir en illustrant mes propos par des exemples bien précis qui vous permettront de voir que, même dans un pays qui compte 6 millions de chômeurs, chaque lecteur, s’il suit ces conseils, peut trouver un travail bien payé comme salarié dans la semaine, ou lancer son activité d’indépendant en étant sûr de gagner 100€ de l’heure (soit comme un médecin faisant 4 consultations de l’heure) sans avoir à faire 8 ans d’études mais plutôt 8 jours !

Ce que je veux vous dire, c’est qu’il n’y a aucune fatalité.

Ce que je veux vous dire, c’est que pour beaucoup, vous allez devoir reconsidérer vos choix économiques, qu’il s’agisse de vos emplois ou non-emplois pour les “faux” plus pauvres, ou même de vos placements pour les plus riches.

Les règles changent massivement.

Vous pouvez attendre la misère de plus ou plus grande ou vous demander…

Comment allez-vous vous y adapter ?

C’est LA question que vous devez vous poser.

Dans ma lettre STRATÉGIES, je vous apporte des éléments de réponses, des solutions très concrètes qui viendront utilement au minimum enrichir votre réflexion.

Dans tous les cas, c’est votre choix et votre responsabilité, et la fin de l’état providence commence par la simple prise de conscience que désormais, vous devrez prendre vos responsabilités et assumer vos décisions financières et professionnelles sans imaginer un secours de l’état. Pour certains cette prise de conscience est très violente. Je le sais.

Elle est en ligne dans vos espaces lecteurs. Pour celles et ceux qui veulent s’abonner, c’est ici.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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