L’Europe prend le bus de la liberté !

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Par Bill Wirtz Modifié le 16 mars 2018 à 6h30
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0,089 euroLe prix moyen par kilomètre d'un trajet en autocar est de 0,089 euro.

L’Union européenne doit prochainement faire appliquer la libération du marché des transports par autocar. Cette concurrence est prometteuse pour notre pouvoir d’achat.

L’un des principes de la politique commune des transports de l’Union européenne (UE) est la liberté de fournir des services dans le domaine des transports. Cette liberté comprend l’accès aux marchés de transport internationaux pour tous les fournisseurs au sein de l’Union, sans discrimination fondée sur la nationalité ou le lieu d’établissement d’une entreprise. Le deuxième « pack de mobilité » encourage la libéralisation du marché du transport par autocar et tente donc de reproduire ce qui a été un succès dans des pays comme l’Allemagne (et ce que visent en France les réformes d’Emmanuel Macron).

En Allemagne, l’utilisation de l’autocar a sextuplé entre 2012 et 2016, tandis que les prix des billets chutaient simultanément de 0,110 euro à 0,089 euro par kilomètre, avec même des promotions de 0,05 euro à 0,036 euro par kilomètre. Cette évolution favorise le développement de services de transport améliorés, et surtout les ménages à faible revenu. La concurrence des bus dans le transport interurbain a favorisé aussi la concurrence entre les transports aérien, ferroviaire et le covoiturage. Les consommateurs ont plus de choix et des offres à prix réduits de tous les côtés.

En Allemagne, le leader des autocars, Flixbus, s’apprête à lancer ses propres lignes ferroviaires. Au lieu de céder aux pressions de groupes d’intérêt d’un secteur ou d’un autre, un gouvernement qui laisse faire la concurrence améliore la qualité des services. Protéger un fournisseur irait à l’encontre de l’esprit de libre-échange au sein du marché unique.

Attention à la tentation des coûts d’entrée

Si la libéralisation du marché des autocars est définie comme un objectif souhaitable par l’UE, les coûts d’entrée sur le marché seront déterminants pour que le système fonctionne réellement. Permettre le voyage en bus entre la ville A et B, c’est bien. Mais si la ville B exige un permis spécial, sous réserve d’approbation administrative, nous nous retrouverons bientôt avec une augmentation des prix en faveur d’une compagnie ferroviaire publique ou d’une compagnie aérienne subventionnée.

Les coûts d’entrée sur le marché peuvent sembler avantageux pour les fournisseurs locaux, mais ils peuvent aussi très bien se retourner contre eux. Les grands fournisseurs de transport en autocar ont la capacité de se conformer aux réglementations des marchés locaux, tandis que les petites entreprises locales ne peuvent pas faire de même faute de ressources suffisantes.

Dans l’intérêt des consommateurs, les États membres devraient donc s’engager non seulement à libéraliser les liaisons de transport, mais aussi à faciliter l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises. Les fournisseurs de transport par autobus savent que les hausses de prix se heurteront vite à la loi du marché. Les alternatives se multiplient; telles que le transport aérien, le covoiturage, le transport ferroviaire ou simplement l’utilisation de votre propre voiture. Le fait que toutes les options restent sur la table est crucial.

Tant que les régulateurs locaux respecteront ce principe, la crainte d’un marché plus concentré dans lequel une poignée d’entreprises prennent le contrôle de leurs concurrents et deviennent prédatrices est hautement improbable.

Le choix du consommateur n’est pas seulement un argument de principe pour la liberté, mais il constitue une garantie contre un marché contrôlé par une poignée de personnes ou d’entreprises.

En fin de compte, la libéralisation du marché des autocars signifie que chacun pourra voyager plus efficacement et à moindre coût que jamais auparavant. Il offre aux ménages à faible revenu la possibilité de bénéficier des mêmes opportunités que tout le monde, ce qui aide véritablement à réduire les inégalités sociales, contrairement au protectionnisme.

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Bill Wirtz est analyste de politiques pour le Consumer Choice Center. Ses articles sont publiés par Le Monde, Le Figaro, Les Echos, Le Soir, La Libre Belgique et L’Echo.

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