Carrefour tente d'éteindre la polémique autour des conditions financières du départ de son ex-PDG, Georges Plassat. Celui-ci devra renoncer à une prime de 3,9 millions d'euros.
La controverse était vive depuis plusieurs jours autour de Georges Plassat. L'ex-PDG, qui a laissé les rênes du groupe de grande distribution à Alexandre Bompard l'an dernier, devait en effet toucher une prime de 3,9 millions d'euros dans le cadre d'un engagement de non-concurrence. Las : "en raison de l'incompréhension qui entoure les conditions financières de son départ", explique Carrefour, l'entreprise a décidé de "renoncer à l'application de la clause de non-concurrence qui lui avait été octroyée et donc au versement de l'indemnité de départ correspondante".
Clause de non-concurrence
Georges Plassat ne repart pas les poches vides, cependant. Les actionnaires, réunis en assemblée générale ce vendredi, ont voté un total de 13,7 millions d'euros pour l'ex-PDG, une somme comprenant ces 3,9 millions. Même sans cette somme, les émoluments qui seront versés à Georges Plassat restent confortables. Le contexte dans lequel se débat Carrefour, en pleine restructuration, interrogeait la pertinence de cette rémunération. Le groupe s'apprête en effet à supprimer 2 000 postes, et à fermer plus de 240 magasins du réseau Dia. Une situation qui repose en partie sur les épaules de Georges Plassat...
Suppression d'emplois
Bruno Le Maire, qui jugeait cette rémunération "incompréhensible et choquante", a expliqué que les dirigeants de Carrefour avaient laissé une "situation très dégradée, cette situation a amené la nouvelle direction à prendre des mesures de restructuration qui vont se traduire par des pertes d'emplois et des fermetures de magasins. On ne peut sanctionner cet échec par des rémunérations élevées et une telle prime de départ". Il appelle aussi à un renforcement du code de bonne conduite du Medef concernant ces rémunérations de départ, un code dont Carrefour s'est visiblement affranchi.