Fed, ouragan Florence, le point sur les marchés

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Par Stéphane Déo Modifié le 13 septembre 2018 à 9h38
Tendance Croissance Sp500 Marche Action Bourse
79,9%La probabilité d'une autre hausse en décembre est maintenant à 79,9%.

Si le marché nous dit que, après trois hausses précédentes, le rythme sera maintenu pour trois hausses de plus, il prévient que des baisses de taux sont à prévoir dans deux ans.

Point de marché : le marché change d’avis sur la Fed

Le marché a révisé de manière notable ses attentes sur la Fed, mais aussi de manière paradoxale.

Pas de suspense pour la hausse des taux le 26 septembre, le marché y attache une probabilité de 99,8%. La probabilité d’une autre hausse en décembre a aussi beaucoup progressé, elle est devenue le scénario central du marché début juillet, elle est maintenant à 79,9%.

La grosse différence est que le marché commence maintenant aussi à croire en une troisième hausse en mars 2019, la probabilité est passée hier pour la première fois au-dessus de 50%, très légèrement certes.

Les trois précédentes hausses ont connu un rythme trimestriel (décembre 2017, mars 2018 et juin 2018). Donc le marché nous dit que le rythme sera maintenu pour trois hausses de plus.

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Plus paradoxal, le marché attend maintenant, aussi, des baisses de taux dans deux ans. On voit la courbe des Fed Funds (bleue foncée sur le graphique ci-dessous), qui baisse sur les échéances après janvier 2020.

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Le graphique ci-dessous montre la différence entre les Fed Funds observés et ceux anticipés par le marché à un an (ligne bleu foncée). On voit bien que la différence a progressé, on est actuellement à 78 points de base, le marché attend donc trois hausses de taux sur les douze prochains mois. Jamais depuis 2010 le marché n’avait été aussi haussier Fed Funds.

Mais si on regarde la différence entre les attentes à 36 mois et celles à 24 mois (entre 2 et 3 ans donc), on obtient un chiffre négatif : le marché nous dit qu’après deux ans, la Fed va commencer à baisser ses taux. Là aussi c’est la première fois depuis 2010 que l’on obtient ce résultat.

Dit autrement, la courbe est déjà inversée, ou en tout cas c’est le cas pour la courbe Fed Funds à 2-3 ans.

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Plus de hausses des taux à court terme mais des baisses à moyen terme. Paradoxal non ? Cela ressemble furieusement à une fin de cycle où la Fed est obligée de monter les taux pour cause de surchauffe économique et donc génère finalement un ralentissement.

Et c’est aussi une mauvaise nouvelle pour les pays émergents…

Ouragan Florence, un impact estimé qui ne cesse de progresser

L’année dernière, l’ouragan Harvey qui avait touché la Floride et une partie du Texas avait causé 125 milliards de dégâts, si on rajoute Maria et Irma, millésime 2017 également, on arrive à 280 milliards.

Même chose avec Florence ? Les estimations ne cessent de progresser et montent jusqu’à 170 milliards de dollars, ce qui ferait de Florence, et de très loin, l’ouragan le plus dévastateur.

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Source : https://www.nhc.noaa.gov/

L’impact est habituellement de trois ordres.

  • D’une part un ralentissement de l’activité temporaire, mais aussi un effort de reconstruction qui s’en suit et qui donc augmente paradoxalement la croissance. Les tensions sur le marché de l’emploi dans le secteur de la construction seraient renforcées.
  • D’autre part, une hausse des cours du pétrole, avec en particulier des raffineries affectées. Pour l’instant les prix du pétrole semblent suivre les tensions iraniennes, les zones touchées par cet ouragan ne sont pas des zones sensibles pour le marché du pétrole.
  • Finalement les compagnies d’assurance (et de réassurance) sont impactées, le montant est actuellement estimé de 8 à 20 milliards.

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Stéphane Déo est stratégiste chez La Banque Postale Asset Management. Il est diplômé d'HEC, a un DEA en économie à l'Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) et un doctorat en finances à HEC. Il a effectué des études post-doctorales à l'université de Berkeley (Californie). Après l’OCDE et Goldman Sachs, il travaille chez UBS en 2001 comme économiste puis stratégiste jusqu’en 2015. Il poursuit son expérience chez Empirical Research Partners comme stratégiste actions globales.

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