Fessenheim : pas de fermeture sous Hollande

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 avril 2017 à 6h00
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75%Le nucléaire représente plus de 75 % du mix énergétique français.

Il s’agissait d’une des promesses de la campagne présidentielle de François Hollande en 2012 : la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne du parc français, ou plus précisément le lancement de la procédure de fermeture. A un mois seulement de la fin de son quinquennat, François Hollande aura échoué : EDF a décidé de faire de la résistance.

Un dernier vote finalement favorable à EDF

Le tout s’est joué le 6 avril 2017 : le conseil d’administration d’EDF, dont l’État fait partie en tant qu’actionnaire, aura détruit le projet de François Hollande, Ségolène Royal et le ministère de l’Environnement. Le dernier vote concernant la fermeture de la centrale nucléaire a été favorable à EDF puisque la motion présentée par la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, n’a pas été adoptée.

Cette motion aurait permis de lancer le processus, totalement irréversible, dans le mois qui suivait soit avant la fin officielle du quinquennat Hollande. Mais il n’en sera rien, bien que la fermeture de Fessenheim reste à l’ordre du jour : en 2018.

Une question de capacité de production et l’arrivée de Flamanville

La fermeture de Fessenheim conduira, forcément, à une baisse des capacités de production nucléaire d’EDF. C’est sur ce détail que le compromis trouvé entre l’État et EDF a été adopté : la fermeture de Fessenheim ne sera lancée que si la capacité de production nucléaire française reste au-dessus de 63,2 gigawatts.

Il faudra donc attendre la mise en service de l’EPR de Flamanville, dont les travaux ont pris du retard, pour que la demande d’arrêt d’exploitation soit envoyée par EDF. Flamanville devrait entrer en service fin 2018 ce qui laisse près d’un an et demi à EDF pour s’organiser.

De plus, si une autre centrale connaît des soucis et doit être mise à l’arrêt, Fessenheim ne sera pas non plus fermée, les autres centrales comptant aussi pour ce seuil de 63,2 Gwatts.

Mais el gouvernement a eu sa part de victoire : l’accord trouvé précise que l’arrêt de Fessenheim est « irréversible et inéluctable ». Retardé, l’arrêt de la centrale n’est donc pas remis en cause et ne devrait pas l’être dans le futur.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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