La Fiac et autres salons d’art contemporain à ne pas manquer ce week-end à Paris

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Par Philippe Herlin Publié le 19 octobre 2018 à 5h45
Selfie Fiac
38 €Le prix d'entrée à la Fiac est à 38 euros, soit une hausse de 52 % par rapport à 2017

Voici venu le week-end de l’art contemporain à Paris avec la Fiac mais aussi plusieurs salons qui trouvent leur place derrière ce vaisseau amiral. Un tour d’horizon.

Pas de crise du marché de l'art prévue

La question que pose Le Figaro à la directrice de la Fiac, Jennifer Flay est assez révélatrice : « Dans quelle atmosphère s'ouvre jeudi la Fiac 2018, alors que les marchés financiers sont instables ? » Le marché de l’art serait donc devenu totalement dépendant des marchés financiers, comme les matières premières ou l’immobilier ? Certainement, beaucoup d’acheteurs viennent du monde financier et leur fortune dépend largement de l’état de santé de la bourse, il y aurait donc de quoi s’inquiéter de l’instabilité actuelle de ces marchés. Heureusement, Jennifer Play nous rassure : « La qualité des œuvres que présente la Fiac est reconnue. Preuve en est la présence de très nombreux acteurs de haut niveau de très nombreux pays et, pour la première fois depuis 2016 à la suite des attentats de 2015, un très grand nombre d'Américains. » Ouf, la crise du marché de l’art ne sera pas pour cette année !

La Fiac se porte bien, elle figure, rappelons-le, parmi les trois grandes foires d'art contemporain en Europe avec Art Basel en Suisse et Frieze à Londres. 195 galeries sont présentes au Grand Palais (1/3 de françaises, 2/3 d’étrangères) mais il y a eu au total 520 demandes. La foire en profite un peu en montant son prix d’entrée à 38 euros, soit une hausse de 52 % par rapport à 2017 !

La profusion des œuvres présentées impressionne, et la forte présence de galeries étrangères garantit de vraies découvertes, il faut compter au moins deux heures et demi pour faire tout le salon. Chacun fera son parcours, mais pour notre part nous avons envie de signaler quelques pièces à ne pas manquer comme les peintures de Ulle Von Brandenburg chez Art Concept, le très amusant Selfie with Political Causes de Grayson Perry chez Victoria Miro (qui illustre cet article), les toiles de couleurs avec des paillettes de John Armleder chez Massimo De Carlo, un beau Andy Warhol représentant des chaussures et deux magnifiques Basquiat chez Van de Weghe Fine Art, la toile découpée et entrelacée de Shin Sung Hy chez Gallery Hundai, la peinture s’inspirant des codes de la Renaissance de Laurent Grasso chez Alfonso Artiaco, et le miroir concave brisé d’Anish Kapoor chez Galleria Massimo Minini.

Un passage obligé par le off

On ne manquera pas de faire également un tour dans les salons du off qui profitent de la présence de la Fiac. Il y a comme d’habitude, juste à côté du Grand Palais, Art Elysées, de très bon niveau, mais notre coup de cœur est Asia Now, 9 avenue Hoche, dans un superbe hôtel particulier. L'art contemporain d'Asie tranche par rapport à l'art occidental, il garde un sens esthétique, une empathie, nous sommes loin du conceptuel abscon mêlé à un geste navrant qui se retrouve souvent dans l'art "occidental", comme on peut le voir par exemple à Paris Internationale (16 rue Alfred de Vigny), que l’on parcourra éventuellement pour voir ce superbe immeuble d’habitation de standing qui donne sur le parc Monceau.

Le salon off le plus imposant est YIA Art Fair au Carreau du Temple, il fête son cinquième anniversaire et propose 300 artistes présenté par 65 galeries. Le très intéressant salon d’art brut Outsider Art Fair déménage de l’Hôtel du Duc au 60 rue Richelieu, c’est un incontournable qui met à l’honneur un art souvent négligé mais qui touche par sa sincérité et son inventivité. Notre autre coup de cœur.

On ne manquera pas non plus deux expositions qui ouvrent à l'occasion de cette semaine de l'art contemporain. Le Palais de Tokyo, avec Tomas Saraceno, offre une exposition stupéfiante qui nous fait découvrir un univers complètement à part, bâti sur l'extrême sensibilité, celle des toiles d'araignées qui ouvrent superbement le parcours, puis des variations sur la notion de réseau, la nature, avec par exemple des ballons gonflés à l'hélium reliés à des feutres qui dessinent sur de grandes feuilles posées au sol en fonction des infimes mouvements d'airs des spectateurs qui se déplacent… Ces divers dispositifs nous rappellent la fragilité de la nature, ses ressources aussi. Vraiment à ne pas manquer. Puis, juste à côté, dans le Palais d'Iéna, siège du Conseil économique et social, on verra l’exposition "Suspension" qui offre un panorama de la sculpture aérienne, de Rodtchenko à Sol Lewitt en passant par Calder et Yves Klein. Entrée gratuite pour cette dernière, il faut le signaler, car il faut prévoir un budget pour voir toutes ces expositions…

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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