Entrepreneurs : remettez au centre les fondamentaux du business

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Par Marc Feddersen Modifié le 20 mai 2018 à 8h49
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90 %90 % des startups échouent dans l'année de leur lancement.

En pleine ère du numérique, tout miser sur celui-ci comporte des risques. Un projet doit avant tout regrouper les règles fondamentales du business afin de permettre au numérique d’en faire une réussite. Un fait souvent oublié et qu’il est bon de rappeler afin de donner les clés pour un usage intelligent des outils numérique qui amènera au succès.

Le produit : Répond au besoin

Un produit est susceptible de rencontrer le succès si, au-delà de son caractère innovant, il répond à un besoin réel, exprimé par le marché. Cette vérité, somme toute banale, est essentielle et souvent oubliée. Éblouis par les lumières de la disruption et des notions floues que recouvre ce terme, encouragés par des investissements publics friands de nouveautés, nous oublions un fait : 90% des startups échouent, et parmi elles, 42% loupent leur lancement parce qu’elles ne répondent pas à un besoin du marché. Cela vaut également pour les produits n’étant pas portés par un modèle économique clairement défini, et ne correspondant pas à l’expérience client attendue par le public. Les nouvelles technologies et leurs corollaires - IA, algorithmes, terminaux, plateformes, lorsqu’ils sont utilisés à bon escient, peuvent contribuer à rendre le produit utile pour le marché. Elles peuvent également lui donner une valeur ajoutée et à faciliter la vie des consommateurs !

Le prix : Correspond au marché et au client

Cela va sans dire : malgré les bonds spectaculaires que le numérique permet dans de nombreux secteurs, et l’évolution dans la mentalité des consommateurs, les règles qui régissent la détermination du prix n’ont guère changé. Quel que soit le produit ou le service proposé, le coût de revient reste la donnée principale à prendre en compte, et la marge est toujours la garante de la survie d’une entreprise. S’assurer d’avoir une structure de coût régulière sur laquelle s’appuyer pour fixer son prix est important. Côté consommateurs, le facteur psychologique est également à considérer : ils seront prêts à payer un prix significatif si la valeur ajoutée d’un produit est avérée. Cette disposition s’observe dans de nombreux secteurs, et a pris de l’ampleur aujourd’hui avec l’arrivée de nouveaux modes de consommation. Malheureusement, trop d’entreprises comptent encore sur le seul facteur innovant de leur produit pour fixer leur prix, s’octroient une marge trop volumineuse ou, à l’inverse, sous-estiment leur besoin en trésorerie.

L’entreprise : une démarche collective

Le troisième élément fondamental d’une aventure entrepreneuriale est la constitution de l’équipe. Recruter la dream team n’est certes pas une mince affaire, et l’on est souvent tenté de ne miser que sur les compétences et l’envie commune de réussir. Ces ingrédients sont pourtant loin de suffire. La bonne équipe doit réunir bien plus d’avantages pour fonctionner. Elle doit certes reposer sur des objectifs partagés et des profils qualifiés et fiables, mais elle doit également porter des valeurs communes, et s’appuyer sur une complémentarité des compétences. C’est l’occasion de se pencher sur les notions de synergie, d’intelligences multiples et de culture d’entreprise. Cette dernière est primordiale : une culture d’entreprise forte, insufflée par les tout premiers membres de l’équipe, prépare le terrain à la cohésion et à la productivité sur le long terme. Selon l’étude CB Insight, c’est à cause d’une équipe mal constituée, dépourvue d’harmonie, que 13% des startups vont à l’échec. Lorsque la sous-traitance, par exemple, devient essentielle pour assurer la production ou le développement du produit, c’est le signe que l’aspect « équipe » bat de l’aile, et qu’il faut agir sans tarder.

À l’heure où le taux de conversion du prospect est l’outil de mesure par excellence, scruté en permanence grâce aux nouveaux outils d’analyse de données, il est essentiel de rappeler que sa première condition est de proposer le bon produit au bon prix. Tous les outils numériques mis en place pour soutenir le produit (CRM, chatbots, etc) ne pourront pallier les dégâts dus à un prix mal fixé ou à un produit non aligné sur les besoins du marché, ni se substituer à une équipe défaillante. Il est temps que les entreprises prennent conscience d’une vérité fondamentale : le numérique est un atout servant à mener à bien un projet déjà clairement défini.

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Marc Feddersen est directeur général d'Autobutler.fr.

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