Education : stoppons l’élitisme au profit de l’excellence

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Par Jacques Martineau Modifié le 23 janvier 2015 à 5h38
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79 %79 % des élèves de grandes écoles envisagent de quitter la France pour trouver un travail à l'étranger.

Parmi tous les prérequis, celui-ci est fondamental. La tradition et la culture française ont toujours favorisé l’élitisme. Deux systèmes s’affrontent en matière d’éducation et de formation supérieure. L’un sélectif qui alimente les très grandes écoles, les grandes écoles et autres écoles de moindre réputation.

L’autre non sélectif a priori fournit la masse des rangs universitaires. Il assume seul la responsabilité de l’échec des "non-élus" ! On a toujours confondu orientation et sélection.?La sélection est trop hâtive. Elle se réfère à un nombre de critères trop limités, en ignorant qualités, souhaits et capacités de la personne, réels et potentiels, comme d’ailleurs les vrais besoins du marché, actuels et à venir.

La confusion entre excellence et élitisme

Tout tourne autour des mêmes mots clés : excellence et élitisme. La confusion s’instaure très vite autour de ces deux mots galvaudés. L’excellence est un terme qualitatif qui mesure le degré de perfection obtenu à un niveau considéré par formation et par expérience. Dans la pratique, on l’emploie essentiellement dans un sens quantitatif restrictif, partant du principe que l’excellence est une donnée originelle. Le dogme couramment admis stipule qu’on naît excellent ou qu’on ne l’est pas ! En l’occurrence, on ne le deviendrait pas ! Stricto sensu, l’élitisme est un système établi qui favorise l’élite de l’élite, puis l’élite de l’élite de l’élite au détriment de la masse, alors que l’élite, puis l’élite de l’élite devraient en être l’émanation !

Rechercher l'excellence pour éviter la fuite des cerveaux

Une sélection vers l’excellence oui, une élimination élitiste, non. Ce principe n’est pas encore admis. La prédominance du sélectif est toujours de mise en France. Le problème est loin d’être résolu. Le chemin à parcourir est encore long. Si la France veut remonter la pente, retrouver son imagination, sa créativité, pallier le problème des jeunes pour accéder à l’emploi, il faut aller avec détermination vers l’avenir en créant d’importants campus multidisciplinaires et interactifs, autonomes, proches de technopoles, qui se transforment en lieux de compétitivité et de création à valeur forte ajoutée. Un gros effort sur ce point pourrait peut-être contribuer à éviter une fuite permanente des cerveaux. Ce n’est pas une question budgétaire, c’est d’abord une question politique et de volonté.

La diversité est une richesse

Mais si déjà, l’état d’esprit évoluait en valorisant nos universités et leurs centres d’excellence, un premier pas serait franchi, sans oublier la nouvelle initiative en matière de formation "libre" de grandes sociétés. Partant du principe que c’est de la diversité que viennent la richesse et les idées nouvelles, entre autres des groupes comme Airbus, Bannette, Speedy, U-Système, Veolia, Volkswagen et Free, avec l’action de Xavier Niel n’ont absolument pas hésité à développer leur propre "école" ouverte à tous, avec ou sans diplôme, souvent sélectionnés sur leur seule motivation. Sur le fond, ce type de comportement "antiélitiste" et solidaire favorise en priorité l’excellence par la formation et permet d’avoir des "élus sur mesure". C’est du "gagnant-gagnant" pour tous. Alors, vive la recherche de l’excellence !

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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