France Relance : vers des contreparties pour les entreprises ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 septembre 2020 à 12h23
Epargne France Confinement 1
100 MILLIARDS €Le plan de relance est doté d'un budget de 100 milliards d'euros.

Le gouvernement a dévoilé, le 3 septembre 2020, le plan de relance pour la France, appelé « France Relance ». Mais dès sa présentation, de nombreuses voix, chez les élus comme chez les syndicats, ont pointé du doigt le manque de contreparties demandées aux entreprises pour bénéficier du soutien de l’État. Le spectre du CICE n’étant pas loin, le gouvernement pourrait en demander.

Plan de relance et CICE : même combat ?

Le CICE, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, avait été lancé après la crise économique de 2008 par François Hollande, son gouvernement, et l’alors conseiller économique de ce dernier, Emmanuel Macron. Voté en 2012, il était entré en vigueur en 2013. Mais, depuis, il avait fait beaucoup de bruit : le manque de contreparties en a fait un échec, le CICE ayant été jugé comme une aide pour verser des dividendes aux actionnaires.

Le gouvernement ne veut pas subir les mêmes critiques : invité dimanche 6 septembre 2020 au Grand Rendez-vous d’Europe 1, Cnews et Les Échos, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est tout simplement dit « ouvert » à demander des contreparties aux entreprises qui bénéficieraient de ce plan. Rien n’a été décidé, et Bruno Le Maire n’a pas donné d’indices, mais les discussions sont lancées. Car dans le plan de relance, une partie est dédiée à la baisse d’impôts sur les entreprises dont les syndicats et la gauche craignent être détournés au profit des actionnaires, sans que l’emploi en bénéficie.

Le spectre du CICE et de son échec planent donc sur le plan de relance, et le gouvernement veut éviter, à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle, de tomber dans le même écueil.

Pas de hausse d’impôts, mais des réformes

La question principale à laquelle le gouvernement devra toutefois répondre est celle de la dette que ce plan, ainsi que les mesures sanitaires pour faire face à la Covid-19, laisseront au pays. Bruno Le Maire a été clair : « il faudra la rembourser », a-t-il déclaré dans le Grand rendez-vous. Mais pas question d’augmenter les impôts : ils baisseront comme prévu, pour les entreprises comme pour les ménages, et ce, selon le calendrier fixé avant la crise sanitaire. La taxe d’habitation, qui sera supprimée pour 100% des ménages à l’horizon de 2023 pour les résidences principales, ne devrait pas faire exception, alors que certains prônaient de retarder sa suppression pour les ménages les plus riches.

Pour rembourser la dette, ce seront les réformes et la croissance qui seront utilisées. Dans le collimateur du ministre, bien évidemment, la réforme des retraites que le gouvernement veut relancer dès que possible, ce qui risque de créer des tensions sociales comme fin 2019.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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