Brexit : La France avait opté pour le Frexit en 1992… et elle avait raison

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 24 juin 2016 à 9h02
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18%En 2025 le taux de chômage pourrait atteindre 18 % en France.

Le 20 septembre 1992, le traité de Maastricht était soumis aux Français par referendum. Contrairement aux idées reçues, c’est uniquement par l’artifice de ne pas compter les bulletins blancs ou nuls que cette décision a pu être obtenue. Dans la réalité, seuls 49.3% des votants avaient répondu « oui ».(13 165 475 sur 26 696 626 votants)

La croissance en volume du PIB en France n’a cessé de baisser depuis cette échéance. Dès 1993, le PIB a même chuté historiquement de 0.6%.

Depuis cette date, 4 millions d’emplois ont été perdus. Les emplois agricoles ont fondu de moitié, passant de 817 000 à 416 000. L’industrie a détruit 1 100 000 emplois. La construction est restée stable. Le tertiaire a augmenté de 3 600 000 emplois. Le solde net d’emplois n’a donc évolué que de 3 500 000 emplois en 25 ans.

La population active est passée dans cette période de 44.7 millions de personnes à 51 millions. Pour simplement maintenir la situation à l’identique, il aurait fallu 6.3 millions d’emplois. Le taux de chômage était malheureusement déjà élevé en France en 1992, à près de 9%. L’évolution de la population active représente environ 700 000 chômeurs supplémentaires pour comparer des taux de chômage identiques depuis 1992. Il faut y ajouter le « halo » du chômage, personnes non comptées dans les statistiques mais recherchant activement un emploi, qui a fortement progressé dans les dernières années à 1 500 000 travailleurs privés d’emplois.

Quelles que soient les finasseries financières ou statistiques, « L’Europe communautaire quel que soit le nombre de ses adhérents, c'est-à-dire une Europe ayant des règles strictes qui s'impose une discipline, qui oblige à des sacrifices, pour la paix, pour la croissance, pour créer un monde nouveau et donner à l'Europe un sens qu'elle n'a jamais connu au travers de ces mille dernières années » selon les termes du discours de François Mitterrand du 5 juin 1992 à l’IEP de Paris, a détruit près de 5 millions d’emplois en France au profit d’une logique technocratique et financière.

Alors que les prélèvements obligatoires étaient restés stables jusqu’aux années 80, leur accélération a accompagné l’adhésion au système européen, pour atteindre désormais 45%, passés de 450 milliards à 1 000 milliards sur cette période. Non seulement les emplois ont disparu, mais encore les prélèvements sur les revenus du travail ont considérablement augmenté, alors que la taxation des spéculations financières n’a jamais vu le jour. Comment ne pas comprendre la colère des populations, Italie, Portugal, Espagne, Grèce, Danemark, France, Pays Bas, face à une classe politique et technocratique qui ne promet même plus rien ? Faut-il avoir la cruauté de rappeler les « avantages » de l’Euro selon les responsables européens ? devise stable (inversion du dollar), transparence des prix, marchés financiers plus intégrés, économie plus performante, finances publiques plus saines, signe tangible d’identité européenne…. Etc… arrêtons là le jeu de massacre….

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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