Les grèves cassent l’économie française alerte le patronat

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 26 mai 2016 à 7h45
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70%70 % des entreprises seraient touchées par la grève selon la CGPME

La mobilisation contre la Loi Travail commence à être longue pour les entreprises françaises qui sont les premières à en souffrir. Bien que le patronat soit majoritairement contre la Loi Travail depuis qu'elle a été modifiée par le gouvernement, il commence à s'inquiéter de l'impact des grèves sur l'économie et notamment de l'impact des blocages des raffineries et dépôts de pétrole. Mais pas question de descendre dans la rue avec la CGT.

Arrêtez la grève ou on va tous mourir !

Dans un communiqué commun plutôt alarmiste, toutes les organisations patronales de France demandent que les grèves s'arrêtent ou, au minimum, que la mobilisation prenne en compte la réalité économique et l'impact des blocages. "Certaines entreprises tournent au ralenti, les plus fragiles voient même leur existence menacée" peut-on lire sur le communiqué publié mercredi 25 mai 2016 par le Medef, la CGPME, l’UPA, l’UNAPL, la FNSEA et l’UDES.

Si l'inquiétude est grande c'est que la grève est importante : selon la CGPME, 70 % des entreprises sont touchées de près ou de loin par la contestation sociale. Cette dernière, qui plus est, ne faiblit pas et est devenue un véritable face à face entre le gouvernement et la CGT, et plus précisément entre Manu(el) "militari" Valls et Philippe Martinez. "De fait, tous les secteurs sont touchés [par la grève]" précise François Asselin, président de la CGPME, qui pointe du doigt les difficultés d'approvisionnement en carburant.

L'inquiétude grandit, surtout envers l'étranger

Toutes les organisations patronales sont donc d'accord : la grève doit se terminer au plus vite. Le risque est que ce mouvement "entraîne en outre une dégradation de l’image de la France à l’étranger" selon Thibault Lanxade, vice-président du Medef. Une analyse partagée par François Asselin : "lorsque vous êtes exposés sur des marchés à l’exportation, vos clients se posent des questions sur vos capacités à tenir vos engagements."

Les commandes sont en effet en retard, les livraisons s'allongent, et c'est toute l'économie qui tourne au ralenti. Personne n'a encore osé estimer le coût de la grève pour l'économie française, mais il risque d'être lourd alors que la France renoue avec une croissance décente.

La France prise en otage ?

Ce qui met en rogne le patronat, c'est que la grève n'est essentiellement menée que par la CGT et quelques autres syndicats minoritaires... ce qui, selon lui, ne leur donne pas de droit. Il s'agit "d'un esprit insurrectionnel émanant d'une structure syndicale minoritaire" estime Thibault Lanxade. Pour la CGC, le syndicat des cadres, la situation est simple : la France est "prise en otage".

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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